En direct
A suivre

Migrants, Europe… Pourquoi la Hongrie d’Orban attire l’extrême droite

Après Eric Zemmour, au tour de Marine Le Pen. La candidate d'extrême droite à l'élection présidentielle se rend en Hongrie ce 25 octobre pour rencontrer le Premier ministre Viktor Orban. Ensemble, ils doivent notamment participer à une conférence de presse commune.

Il est ainsi devenu courant pour les politiciens d'extrême droite de se rendre en Hongrie. L'Etat est en effet devenu un modèle à plus d'un égard pour les ultraconservateurs européens, qui n'hésitent pas à montrer leur admiration pour Viktor Orban et sa manière de diriger le pays. 

Le tout fait notamment suite à une volonté du dirigeant hongrois de créer une «force» conservatrice transnationale. «Nous devons construire une droite européenne qui offre une maison aux citoyens européens qui ne veulent pas de migrants, qui ne veulent pas de multiculturalisme, qui ne sont pas tombés dans la folie LGBTQ, qui défendent les traditions chrétiennes, qui respectent la souveraineté des nations et qui ne voient pas leur nation comme leur passé, mais comme une partie de leur futur», avait-il expliqué en mars dernier. Il assurait alors être en discussion avec les Polonais ou encore Matteo Salvini, l'ancien ministre de l'Intérieur italien. 

le laboratoire des conservatismes

Mais les nationalistes européens ne sont pas les seuls à avoir été attirés par le programme affiché par la Hongrie. Le parti républicain américain continue de discuter avec Budapest, comme le prouve la participation de Mike Pence au sommet organisé sur place autour des «valeurs familiales» en septembre dernier. 

Car la Hongrie a réussi à installer dans son pays une politique qui, si elle réunit beaucoup d'électeurs à travers le monde, peine à s'installer dans les démocraties mondiales. L'on peut par exemple retenir les exemples de Donald Trump, qui n'a pas obtenu de second mandat, ou encore de Marine Le Pen qui n'a pas passé l'obstacle du second tour. Alors pour tenter de s'unir et de se renforcer, une déclaration commune menée par Viktor Orban a été signée par une quinzaine de partis nationalistes du Parlement européen en janvier dernier.

Depuis son arrivée au pouvoir, le parti du dirigeant hongrois sert de laboratoire aux conservatismes internationaux. Son dernier fait d'armes remonte à juillet dernier, avec l'instauration d'une loi anti-LGBTQ qui a provoqué la colère des Etats membres de l'Union européenne. Après une décision de justice européenne, le pays a également été contraint de fermer des «zones de transit», dans lesquelles des migrants étaient enfermés depuis des années, régulièrement privés de nourriture. Depuis, plus aucune demande d'asile n'est acceptée en Hongrie, qui refuse tous les migrants. De quoi inspirer les partis d'extrême droite voisins. 

Discuter avec Viktor Orban aura aussi un autre intérêt pour Marine Le Pen. Outre les idées en commun sur les valeurs familiales, l'Union européenne ou l'immigration, elle s'affichera au côté d'un chef d'Etat solidement installé. Une manière de gagner en crédibilité, tant chez ses électeurs que chez le reste de la population française, alors qu'elle est plus que jamais remise en question avec des sondages qui l'installent derrière Eric Zemmour au premier tour de la prochaine élection présidentielle. Un voyage officiel à la recherche d'idées, mais aussi de stature pour la présidente du Rassemblement national. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités