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Bélarus : la France accuse le président Loukachenko d'organiser un «trafic» de migrants

Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune s'est attaqué au président autoritaire du Bélarus Alexandre Loukachenko. [Ludovic MARIN / AFP]

La France a accusé ce mercredi 27 octobre la famille du président bélarusse Alexandre Loukachenko d'être derrière un «trafic» d'êtres humains depuis l'Orient vers l'Union européenne.

Ce «trafic d'êtres humains est organisé, par la famille Loukachenko elle-même directement, avec des pays tiers, en tout cas avec des vols commerciaux et des circuits organisés», a déclaré le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes français, Clément Beaune.

«Le régime s'organise savamment par la Turquie, par Dubai», a-t-il ajouté devant la commission des Affaires européennes du Sénat, en rappelant que des migrants avaient aussi été transportés «depuis l'Irak».

Les Européens soupçonnent le président Loukachenko de faire venir les migrants par avion du Moyen-Orient et d'Afrique à Minsk, avant de les renvoyer vers la Lituanie, la Lettonie et la Pologne, en représailles aux sanctions économiques infligées par l'Union européenne à son régime autoritaire.

AFFAIBLIR ET DIVISER L'UNION EUROPÉENNE

«C'est un trafic insupportable qui vise à affaiblir et diviser l'Union européenne», a martelé Clément Beaune. «Le piège dans lequel veut nous faire tomber Loukachenko, nous l'avons vécu avec la Turquie, c'est de nous dire "c'est vous qui ne voulez pas des migrants, c'est vous qui les maltraitez, c'est vous qui ne respectez pas les grands principes dont vous vous réclamez"», a lancé Clément Beaune.

«On doit être impeccable, ferme et humain dans cette réponse», a poursuivi le secrétaire d'Etat dans une critique visant notamment la Pologne. Varsovie envisage la construction d'un mur et a imposé l'état d'urgence dans la zone d'où les forces de l'ordre polonaises refoulent les migrants vers le Bélarus. La Lituanie a lancé pour sa part la construction d'une clôture de barbelés le long de sa frontière avec le Bélarus.

Surveillance des liaisons aériennes

Douze pays européens (Autriche, Bulgarie, Chypre, Danemark, Estonie, Grèce, Hongrie, Lituanie, Lettonie, Pologne et République tchèque, Slovaquie) ont écrit le 7 octobre à la Commission pour demander à l'UE de financer ces constructions.

«Ce n'est pas avec des barbelés à lame de rasoir qu'on va résoudre le problème», a tempéré Clément Beaune, «ni avec des refoulements ou une loi d'urgence qui ne permet pas à la presse d'accéder à une vaste zone tout simplement pour vérifier ce qu'il s'y fait».

Le responsable français a plaidé pour «une action européenne vis-à-vis des liaisons aériennes, des aéroports, des pays ou des compagnies qui permettent l'arrivée en Biélorussie et ensuite l'acheminement vers les frontières européennes». En effet, si la compagnie aérienne bélarusse Belavia est d'ores et déjà interdite de survol dans l'espace aérien de l'UE, elle continue de louer des appareils à des pays de l'UE, en particulier à l'Irlande.

Le 17 octobre dernier, l'ambassadeur français au Bélarus a été contraint par les autorités à quitter le pays. En cause, le refus de la France de reconnaître l'élection controversée du président Alexandre Loukachenko.

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