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Un détenu de Guantanamo détaille les tortures infligées par la CIA

Initialement condamné à 26 ans de prison, il pourrait finalement être libéré dès l’année prochaine en raison d'un accord passé avec le juge pour plaider coupable.[Thomas WATKINS / AFP]

Le Pakistanais Majid Khan a révélé ce vendredi 29 octobre les traitements dont il a fait l'objet à Guantanamo lors de sa détention dans le centre militaire américain.

Capturé le 5 mars 2003 à Karachi (Pakistan), l’ancien messager d’al-Qaida a confié avoir reçu un traitement inhumain de la part des autorités américaines jusqu’en 2006 lors de son procès devant un tribunal militaire vendredi.

Son témoignage a été confirmé par le Sénat américain, qui a fait état de ces pratiques dans une enquête sur l’usage de la torture par la CIA.

Agressé physiquement et psychologiquement

Dans une lettre de 39 pages, il a relaté les pressions physiques et psychologiques employées par les agents de la CIA. Majid Khan a détaillé des interrogatoires musclés, mêlant des coups d’une rare violence et des tentatives de noyade avec son visage maintenu sous l’eau glacée par les agents américains jusqu’à ce qu’il parle.

Majid Khan a indiqué avoir été suspendu par des chaînes plusieurs jours d’affilée dans des cellules sans fenêtres, sans possibilité de manger et totalement nu.

Il a aussi été humilié par des agressions sexuelles comme des lavements forcés entre chaque interrogatoire et l’utilisation d’une sonde anale pour le nourrir de force lors d’une grève de la faim. Les enquêteurs ont menacé de s’en prendre à sa famille résidant aux Etats-Unis et de violer sa sœur.

Des aveux peu de temps après sa capture

Recruté par des membres de sa famille appartenant à al-Qaida lors d’un voyage au Pakistan, Majid Khan avait avoué son implication peu de jours après sa capture, évoquant notamment sa participation dans un projet de meurtre du président pakistanais.

Il avait également confirmé avoir remis 50.000 dollars à des membres de l’organisation terroriste en Indonésie afin de financer un attentat contre un hôtel du pays.

Initialement condamné à 26 ans de prison, il pourrait être libéré dès l’année prochaine en raison d'un accord passé avec le juge afin de plaider coupable des crimes qui lui étaient reprochés.

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