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COP26 : les 3 points clés du pacte de Glasgow

Alok Sharma est le président de la COP26, sommet qui a abouti au Pacte de Glasgow. Alok Sharma est le président de la COP26, sommet qui a abouti au pacte de Glasgow. [PAUL ELLIS / AFP]

Après deux semaines de négociations, la COP26 a adopté ce samedi le «pacte de Glasgow» pour accélérer la lutte contre le réchauffement climatique. De nombreux acteurs internationaux ont toutefois souligné le manque d’ambition de cet accord. Mais que contient le texte ?

Réduction de l’utilisation des énergies fossiles

Le pacte de Glasgow réaffirme l’ambition de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C d’ici à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle, un objectif déterminé par l’accord de Paris en 2015. Le texte de la COP21 ne mentionnait cependant pas nommément les énergies fossiles, pourtant principales responsables du réchauffement climatique.

C’est donc l’un des points clés du pacte de Glasgow : la désignation de ces énergies et la nécessité d’en réduire l’utilisation. Le texte appelle donc à «intensifier les efforts vers la réduction du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles».

La première version du texte était cependant plus ambitieuse, car elle prévoyait une accélération pour «la sortie du charbon et les subventions aux énergies fossiles». Cependant, sous la pression de l’Inde et de la Chine, deux pays parmi les plus gros consommateurs d’énergies fossiles qui défendent un «usage responsable» de ces énergies plutôt que leur abandon, la portée du texte a dû être affaiblie. Le texte est passé d’une «sortie» à des «efforts vers la réduction» du charbon, et de la sortie des «subventions aux énergies fossiles» à celle des «subventions inefficaces aux énergies fossiles». Aucune information n’a été apportée pour savoir comment et sur quels critères les subventions seront jugées «inefficaces».

Limitation des émissions de gaz à effet de serre

L’accord de Paris pour le climat repose sur le principe des «contributions déterminées au niveau national» (CDN). Ce sont des engagements chiffrés, que chaque pays doit élaborer pour sa réduction d’émissions de gaz à effet de serre, et soumettre aux Nations unies. Aujourd’hui, en prenant en compte toutes les CDN, les efforts promis ne sont pas suffisants pour maintenir le réchauffement de la planète en deçà des 2°C d’ici à la fin du siècle. C’est pourquoi le pacte de Glasgow adopté samedi «demande aux parties de revisiter et renforcer leurs objectifs 2030 (...) autant que nécessaire pour les aligner avec les objectifs de température de l'Accord de Paris, d'ici à la fin de 2022».

Alors que l’ONU indique que la planète se trouve sur une trajectoire «catastrophique» de réchauffement de 2,7°C par rapport à l'ère pré-industrielle, le pacte de Glasgow prévoit des aménagements pour «circonstances nationales particulières». Une disposition qui a provoqué la colère des ONG de protection de l’environnement, puisqu’il retire une dimension véritablement contraignante au texte. Les pays les plus vulnérables avaient également demandé que les objectifs de tous les signataires soient révisés tous les ans, proposition qui a été rejetée, au profit de la mention «autant que nécessaire», sans précision sur les critères qui vont définir cette nécessité. 

Échec des Négociations sur la Compensation financière pour les pays pauvres

Les pays les plus pauvres, premières victimes du réchauffement climatique, ont tenté de faire adopter un projet de «mécanisme de pertes et préjudices», système de financement d’indemnités pour que les pays pauvres ou en développement puissent s’adapter aux changements climatiques, par les pays riches, les plus gros émetteurs et pollueurs. Leur proposition a cependant été bloquée, notamment par les Etats-Unis, qui craignaient les implications juridiques d'un tel engagement.

En 2009, les pays riches s’étaient déjà engagés à verser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 aux pays les plus pauvres, pour «compenser» les effets de leurs émissions. Cependant, la présidence de la COP26 a déclaré au milieu des négociations que cet objectif ne pourrait pas être atteint avant 2023.

Face au blocage des négociations sur cette question du financement, aucun accord n’a été trouvé, et les pays pauvres ont cédé et accepté de mettre en place un «dialogue» annuel jusqu’en 2024, pour «discuter des modalités pour le financement des activités».  

D’autres accords trouvés pendant le sommet

En plus de ces trois points clés du pacte de Glasgow, les parties ont également signé un certain nombre d’accords, notamment lors de la première semaine de négociations, sur la déforestation ou encore la réduction des émissions de méthane, deuxième gaz à effet de serre lié à l’activité humaine. Un accord a également été trouvé pour fixer les règles des marchés carbone, permettant notamment de «combler certaines des failles scandaleuses, comme le double comptage», mais qui reste, selon Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris, très insuffisant pour empêcher les entreprises et les Etats de mauvaise foi de contourner le système. 

Vendredi, la France a également décidé de rejoindre la coalition de pays s'engageant à mettre un terme d'ici à la fin 2022 au financement à l'étranger de projets d'énergies fossiles sans techniques de capture du carbone. Une trentaine de pays se sont également engagés à travailler pour faire en sorte que d'ici à 2040 toutes les voitures neuves vendues soient zéro émission.

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