En direct
A suivre

Covid-19 : ce que l’on sait du nouveau variant Omicron, détecté en Afrique du Sud

Un nouveau variant a récemment été détecté en Afrique du Sud, baptisé «Omicron». Selon les premières analyses des autorités sanitaires, celui-ci se propage très rapidement et a déjà été repéré dans de nombreux pays.

Combien de cas ont déjà été détectés ?

À l’annonce de la découverte de ce nouveau variant, les autorités sud-africaines avaient recensé 22 cas de contamination sur son territoire. Le tout premier cas avait été détecté le 9 novembre dernier. Depuis, Omicron s’est propagé dans certains pays voisins, notamment au Botswana, mais également en Asie, à Hong Kong, où une personne de retour d’un voyage en Afrique du Sud a été testée positive à ce nouveau variant.

Omicron a également déjà franchi les frontières européennes. Au moins deux cas ont été détectés en Allemagne dimanche. Au Pays-Bas, treize personnes ont été testées positives au variant Omicron à bord d’un avion en provenance d’Afrique du Sud. Des cas ont également été répertoriés en Belgique, en Italie, au Portugal, au Royaume-Uni, mais également au Canada ou encore en Australie. 

Dimanche 28 novembre, Olivier Véran, le ministre de la Santé, a indiqué que le variant était très probablement déjà en circulation en France. Des séquençages sont encore en cours, mais huit cas potentiellement porteurs du variant Omicron ont été repérés dans l’Hexagone. 

Est-il plus transmissible ? 

De son nom scientifique B.1.1.529, cette nouvelle forme du SARS-CoV-2 présente un nombre «extrêmement élevé» de mutations, selon les experts sud-africains, notamment 32 mutations sur la protéine Spike, clé d’entrée du virus dans les cellules de l’organisme. Si certaines de ces mutations ont déjà été étudiées, notamment la N501Y, responsable d’une augmentation de la transmissibilité des variants Alpha, Bêta et Gamma du coronavirus, d’autres sont encore inconnues de la communauté scientifique. «Les effets potentiels de chacune de ces mutations mais également leur effet combiné sont à l’étude», a indiqué Santé Publique France dans un point de situation.

Lors d’une conférence de presse du ministère de la santé sud-africain, la semaine dernière, le virologue Tulio de Oliveira a toutefois déclaré : «nous pouvons voir qu'il a un potentiel de propagation très rapide.» Les scientifiques constatent que «le nombre de cas détectés et le pourcentage de tests positifs augmentent rapidement», sans pouvoir attribuer officiellement cette hausse des contaminations à ce nouveau variant pour le moment.

Ce lundi, l'épidémiologiste sud-africain Salim Abdool Karim a affirmé que l’Afrique du Sud devrait dépasser les 10.000 contaminations quotidiennes du coronavirus d’ici à la fin de la semaine. Une hausse des contaminations qui pourrait être imputable à la nouvelle forme du virus. 

Est-il résistant aux vaccins ?

Face à son nombre important de mutations, les scientifiques s’inquiètent d’une potentielle résistance au vaccin. Des études sont cependant nécessaires pour savoir si Omicron détient un potentiel d’échappement à la réponse immunitaire.

«Ce qui nous préoccupe, c'est que cette variante pourrait non seulement avoir une capacité de transmission accrue, mais aussi être capable de contourner certaines parties de notre système immunitaire», a déclaré un chercheur sud-africain, le professeur Richard Lessells.

Les laboratoires pharmaceutiques, notamment Moderna et Pfizer, ont annoncé étudier ce nouveau variant afin d’adapter leurs vaccins anti-Covid s’ils ne sont pas assez efficaces contre cette version du virus. L’OMS a cependant jugé que l’adaptation des vaccins déjà existants était une décision «prématurée», et qu’il restait encore beaucoup d’inconnues sur Omicron que les scientifiques doivent mettre au clair avant de prendre de telles décisions. 

Vers une nouvelle vague épidémique ?

Après avoir classé Omicron parmi les «variants préoccupants» la semaine dernière, l’OMS a déclaré ce lundi qu’il représente «un risque très élevé» au niveau mondial. «La probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial est élevée, a affirmé l’organisation. En fonction de ces caractéristiques, il pourrait y avoir de futurs pics de Covid-19, qui pourraient avoir des conséquences sévères en fonction de différents facteurs et en particulier où ces pics se produiraient», a-t-elle également mis en garde. Aucun décès associé au variant Omicron n’a été rapporté jusqu’à présent.

L’Afrique du Sud craint une forte nouvelle vague avec l’arrivée de ce variant. Le pays a enregistré 1.600 nouveaux cas quotidiens au cours des sept derniers jours, contre 500 la semaine précédente et 275 auparavant.

La proportion de tests positifs est passée de 2% à 9% en moins d'une semaine. Pays le plus touché par la pandémie sur le continent africain, l'Afrique du Sud compte plus de 2,9 millions de cas et près de 89.800 morts. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités