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Hongrie : Emmanuel Macron affiche sa bonne entente avec Viktor Orban

Viktor Orban est cependant resté intraitable sur le sujet de l'Etat de droit. [Ludovic MARIN / AFP]

A Budapest, Emmanuel Macron et Viktor Orban ont plaidé d'une même voix pour mieux protéger les frontières de l'UE et défendre l'énergie nucléaire, deux axes de la future présidence française du Conseil de l'UE. Les deux hommes se définissent comme «adversaires politiques mais partenaires européens».

En arrivant à Budapest lundi, l'europhile Emmanuel Macron a affiché sa bonne entente avec le dirigeant nationaliste Viktor Orban. Les deux dirigeants, qui ont échangé une chaleureuse poignée de main, ont préféré mettre de côté leur opposition idéologique pour coopérer sur des sujets comme la politique migratoire, la défense européenne et la reconnaissance par l'UE du nucléaire comme énergie «verte».

Cette convergence s'est étendue dans la soirée à l'ensemble des pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) qui avaient invité le président français à assister à leur sommet à Budapest.

Réforme de Schengen

La France et ce groupe des pays hostiles à l'entrée de migrants sont d'accord pour «réformer Schengen en profondeur, améliorer la protection des frontières extérieures et rendre le retour vers les pays d'origine plus efficace pour ceux qui ne sont pas éligibles à l'asile».

Des thèmes qu'Emmanuel Macron avait mentionnés jeudi parmi ses priorités pour la présidence française de l'UE, qui débute en janvier pour une durée de six mois.

Les sujets comme la corruption, la primauté du droit européen, l'indépendance de la justice et les droits des minorités LGBT+, sur lesquels la Commission européenne a engagé des procédures de sanctions contre la Pologne et la Hongrie, ont été discutés mais mis rapidement de côté.

ORBAN INFLEXIBLE SUR L'ETAT DE DROIT

La Hongrie «a la volonté assumée de ne pas avancer sur ces sujets d'ici aux élections d'avril», a déclaré en substance Emmanuel Macron. Durant cette période, l'UE n'effectuera «pas de versement» de l'argent du plan de relance, a-t-il précisé. Une sanction qualifiée de «chantage politique» par Viktor Orban. 

«Nous n'avons pas la même histoire et nous n'avons pas traversé le même XXe siècle», a reconnu Emmanuel Macron, expliquant vouloir comprendre les différences de point de vue entre le camp europhile et progressiste dont il se veut le chef de file et les pays de l'Est plus souverainistes et identitaires.

Emmanuel Macron a également profité de sa visite pour rencontrer les dirigeants de l'opposition, dont Peter Marki-Zay, candidat d'un front anti-Orban en vue des législatives d'avril prochain.

Geste symbolique, le chef d'Etat français s'est recueilli sur la tombe de la philosophe Agnes Heller, décédée en 2019, une figure de l'opposition à Orban.

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