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Kazakhstan : Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron prônent l'apaisement

Les forces de l’ordre du pays ont dressé un bilan de 3.800 arrestations, 18 policiers tués et 748 blessés dans leur rang.[Michel Euler / POOL / AFP]

Alors que le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev a autorisé les forces de l’ordre à «tirer pour tuer» les manifestants, son homologue français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont appelé à un apaisement de la situation ce vendredi 7 janvier.

Au cours d’une conférence de presse donnée conjointement entre le chef d’Etat français à la tête de l’Union européenne depuis le début d'année et la présidente de la Commission européenne, les deux leaders politiques ont fait un appel au calme concernant l’escalade de la violence au Kazakhstan.

«J'appelle à la fin de la violence et à la retenue, les droits et sécurité des citoyens sont primordiaux et doivent être garantis», a expliqué Ursula von der Leyen en présence d’Emmanuel Macron ce vendredi.

Plus tôt dans la journée, le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev avait demandé aux forces de l’ordre de réprimer durement les émeutes en les autorisant à faire couler le sang.

«Tirer pour tuer sans sommations»

«J'ai donné l'ordre aux forces de l'ordre et à l'armée de tirer pour tuer sans sommations», a affirmé le chef d’Etat kazakh vendredi, qualifiant d'«absurdes» les appels à la négociation avec les émeutiers.

«Quel genre de négociations peut-on avoir avec des criminels, avec des meurtriers? Nous avons eu affaire à des bandits armés et entraînés (...) Il faut les détruire et cela sera fait d'ici peu», a conclu Kassym-Jomart Tokaïev.

Ce dernier a indiqué que la ville d’Almaty avait été attaquée par «20.000 bandits avec un plan clair, des actions bien coordonnées et un haut degré de préparation au combat. Ce sont les médias libres et certaines personnes à l'étranger qui jouent le rôle d'instigateur» dans ce soulèvement.

Des soutiens en Chine et en Russie

Le président chinois, Xi Jinping, a apporté son soutien à son homologue kazakh. «Vous avez pris de manière décisive des mesures fortes à des moments critiques et avez rapidement calmé la situation, montrant ainsi votre responsabilité et votre sens du devoir en tant qu'homme politique», a communiqué le chef d’Etat chinois à l'agence officielle Chine nouvelle.

Kassym-Jomart Tokaïev a également remercié son allié et homologue russe Vladimir Poutine, qui a envoyé des troupes afin de calmer la contestation dans le pays. «Je remercie tout spécialement le président russe Vladimir Poutine. Il a répondu très rapidement, et surtout de manière amicale, à mon appel», a expliqué le président kazakh lors d'une allocution télévisée.

En revanche, la porte-parole du gouvernement allemand, Christiane Hoffmann, a porté le même message que celui porté par Ursula von der Leyen. «Nous appelons toutes les parties concernées à la désescalade et à parvenir à une solution pacifique. La violence n'est jamais la réponse appropriée. C'est notre conviction», a expliqué Christiane Hoffmann vendredi.

Un bilan lourd

Pour rappel, la contestation a débuté en province dimanche en raison d’une hausse des prix du gaz malgré le statut de gros producteur de cette ressource accordé au Kazakhstan. Cette grogne a ensuite gagné les grandes villes du pays, avant de tourner en émeutes, notamment à Almaty, la capitale économique de la nation.

Malgré les mesures prises par le gouvernement pour tenter de calmer les manifestants, de nombreux bâtiments administratifs ont été détruits et pillés. Les forces de l’ordre du pays ont alors réprimé le mouvement de contestation dans le pays, dressant un bilan de 3.800 arrestations, 18 policiers tués et 748 blessés dans leur rang.

Si aucun chiffre exact n’a pu être vérifié concernant le bilan au sein des émeutiers, les autorités du pays ont fait état de dizaines de morts et de plus d’un millier de blessés chez les manifestants.

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