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Les dirigeants démocratiques doivent davantage s’opposer aux autocrates, selon Human Rights Watch

Un an après l'assaut du Capitole, des milliers d'Américains ont marché en faveur de la démocratie Un an après l'assaut du Capitole, des milliers d'Américains ont marché en faveur de la démocratie[DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP]

Les pays démocratiques sont-ils à la hauteur pour contrer les dirigeants autocrates ? Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch publié ce jeudi, de nombreux efforts doivent être faits pour défendre la démocratie contre l’autoritarisme.

«En fait, si les autocrates savourent actuellement leur moment de gloire, c’est en partie à cause des faiblesses des dirigeants démocratiques», analyse l’ONG dans son Rapport mondial 2022.

Si l’idée que l’autocratie est en essor et la démocratie en déclin est alimentée par l’émergence de dirigeants aux tendances autoritaires (en Hongrie, Pologne, Brésil ou encore aux États-Unis sous Donald Trump), l’accession au pouvoir de militaires (Soudan, Mali, Guinée) et par la répression des oppositions (Chine, Russie, Turquie…), en réalité, les populations ne sont pas favorables à la mise en place de régimes autocratiques. «La demande populaire pour une démocratie respectueuse des droits humains demeure souvent forte. Dans un grand nombre de pays, des foules de personnes sont récemment descendues dans les rues, au risque d’être arrêtées ou abattues. Rares sont les manifestations réclamant un régime autocratique», a constaté Human Rights Watch.

Soutenir davantage les institutions démocratiques 

L’ONG souligne donc que la supposée «popularité» des régimes autocratiques réside dans le fait que les dirigeants de pays démocratiques n’élèvent pas suffisamment la voix pour dénoncer les dérives autoritaires et promouvoir leur régime politique. «Pour que les démocraties l’emportent dans la compétition mondiale face à l’autocratie, leurs dirigeants ne doivent pas se contenter de mettre en lumière les inévitables lacunes des autocrates, indique l’association. Ils doivent faire un plaidoyer beaucoup plus fort et positif en faveur de la règle démocratique.»

Pour cela, les dirigeants doivent davantage soutenir publiquement les institutions démocratiques, l’indépendance de la justice, des tribunaux, des médias, des associations, reconnaître l’importance des contre-pouvoirs, et favoriser le débat public, tant sur le plan national qu’international.

«Il y a un combat en cours et une résistance très forte contre ceux qui veulent réimposer ou perpétuer l'autoritarisme», a assuré Kenneth Roth, président de Human Rights Watch, dans une interview accordée à l’AFP, tout en affirmant que les dirigeants démocratiques doivent montrer «le leadership visionnaire que la situation exige».

S’il n’y a pas selon lui de déclin de la démocratie à la faveur de l’autocratie, Kenneth Roth, ancien procureur fédéral américain, reconnaît que la démocratie reste «clairement menacée aujourd'hui» dans son pays, malgré l’échec de Donald Trump et ses partisans d’empêcher la prise de pouvoir légitime de Joe Biden. S’il reconnait que ce dernier ainsi que ses homologues d’autres nations de démocratie «font des petits pas» dans le bon sens, cette stratégie «n'est pas adaptée aux vastes défis qui se présentent à nous ou in fine pour gagner dans l'épreuve contre l'autoritarisme», a-t-il déploré. 

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