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Tout savoir sur Roberta Metsola, nouvelle présidente du Parlement européen

Roberta Metsola faisait figure de favorite pour cette élection. [PATRICK HERTZOG / AFP]

La première session plénière du Parlement européen en 2022 a été marquée par l'élection de la nouvelle présidente de l'institution : la conservatrice maltaise Roberta Metsola. Présentée comme favorite pour ce poste, elle ne faisait néanmoins par l'unanimité auprès des eurodéputés, notamment en raison de son opposition à l'avortement.

En dépit de ces critiques, Roberta Metsola a obtenu la majorité absolue dès le premier tour du scrutin, ce mardi 18 janvier, jour de ses 43 ans.

Elle prend ainsi les rênes du Parlement européen jusqu'à l'été 2024, succédant à David Sassoli.

L'homme politique italien est décédé le 11 janvier dernier, alors que son mandat devait s'achever cette semaine.

La troisième femme à accéder à cette fonction

Dans l'histoire du Parlement européen, seules deux autres femmes ont occupé la présidence. Les précédentes étaient toutes deux françaises, il s'agit de Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002).

Roberta Metsola leur a d'ailleurs rendu hommage au moment de son élection, en espérant «qu'il ne faudra pas deux décennies» supplémentaires pour qu'une femme parvienne à nouveau à ce poste.

Deux autres femmes étaient par ailleurs les concurrentes de Roberta Metsola lors de ce scrutin. L'Espagnole Sira Rego (gauche radicale) et la Suédoise Alice Bah Kuhnke (les Verts).

Une opposition controversée à l'IVG

Originaire de Malte, dernier pays de l'UE où l'Interruption volontaire de grossesse (IVG) reste complètement illégale, Roberta Metsola est ouvertement opposée à l'avortement.

Des convictions qui ne l'ont certes pas empêchée d'obtenir la présidence du Parlement européen, mais qui ont tout de même suscités de sérieuses réserves parmi les eurodéputés.

Visiblement consciente de cela, l'intéressée a assuré, avant d'être élue, que son devoir en tant que présidente serait «de représenter la position du Parlement», y compris sur les droits sexuels et reproductifs. Outre son rôle de représentation et de conduite des débats, la présidente dispose aussi du pouvoir de statuer sur la recevabilité des textes et amendements soumis au vote de l'assemblée.

Ce mardi sur franceinfo, le secrétaire d'Etat français en charge des questions européennes, Clément Beaune, s'est dit «gêné par le symbole de son élection». «La position personnelle de madame Metsola est d'être contre le droit à l'avortement. C'est d'ailleurs la position de tous les responsables politiques maltais. Je le regrette profondément», a-t-il affirmé.

Reste que sur d'autres sujets clivants, la nouvelle présidente affiche des positions plus progressistes, contrastant en cela avec l'image conservatrice qui lui est associée. Comme le note Le Monde, Roberta Metsola a par exemple régulièrement défendu les droits des personnes LGBTQ+.

«Elle a des frontières relativement claires avec l’extrême droite, ce qui n’est pas toujours le cas dans sa famille politique», reconnaît d'ailleurs l’eurodéputée (LFI) Manon Aubry auprès du quotidien du soir.

la candidate favorite

Roberta Metsola avait récemment gagné en visibilité en assurant l'interim du précédent président du Parlement européen. Avant son décès en janvier, David Sassoli avait effectivement été éloigné de l'hémicycle pendant plusieurs semaines à cause de la maladie.

L'élection de la conservatrice maltaise respecte par ailleurs la tradition d'alternance entre gauche et droite à la présidence de l'institution. Députée européenne depuis 2013 et vice-présidente du Parlement depuis 2020, Roberta Metsola est issue du Parti populaire européen (PPE), première force politique du Parlement.

Elle a obtenu le soutien du S&D (sociaux-démocrates) et de Renew Europe, à la faveur d'un accord conclu lundi 17 janvier entre les trois formations. Roberta Metsola a finalement obtenu 458 votes sur 690 exprimés, sachant que 705 eurodéputés étaient appelés à voter.

Des priorités déjà affichées

En échange de leur soutien lors du scrutin, les sociaux-démocrates du S&D et les écologistes de Renew Europe se sont accordés avec Roberta Metsola et son parti autour d'une feuille de route commune.

Le positionnement controversé de la nouvelle présidente sur l'avortement se ressent dès la première priorité de mandat indiquée sur le document : «l'alignement par le haut des droits des femmes en Europe», y compris sur «la santé sexuelle et reproductive».

Une attention renforcée doit également être accordée au maintien de l'Etat de droit, face aux «violations qui se multiplient et s'enracinent» dans plusieurs Etats membres.

Dans la liste des priorités figurent aussi la protection de l'environnement, avec l'intention de faire de l'Europe le «premier continent» à compenser intégralement ses émissions polluantes. La mise en place d'un nouveau cadre «fiscal européen» est également à l'ordre du jour, ainsi que l'entrée en vigueur d'une directive sur le salaire minimum.

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