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Joe Biden : quel bilan après un an de présidence ?

Mercredi, Joe Biden a donné une conférence de presse dans la prestigieuse East Room de la Maison Blanche pour défendre son bilan. [CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES VIA AFP]

Il y a un an jour pour jour, Joe Biden devenait le 46e président des Etats-Unis. Déterminé à tourner la page Donald Trump, le démocrate affiche un bilan mitigé. Malgré un volontarisme à toute épreuve, des obstacles l'empêchent de tenir ses promesses.

diplomatie : «america is back»

Par cette formule martelée depuis son élection en novembre 2020, Joe Biden veut montrer que les Etats-Unis sont de retour sur la scène internationale. Une volonté d'en finir avec quatre années d'isolationnisme sous Donald Trump, qui préférait les bras-de-fer musclés aux négociations multilatérales. «La diplomatie est de retour», a également déclaré Joe Biden en début de mandat, tandis que son pays revenait à la table des discussions sur le climat (Accords de Paris), la santé (OMS), le commerce (OMC) ou encore le nucléaire iranien. Le président américain a également souhaité renouer les liens avec ses alliés européens mais n'a pas empêché la crise des sous-marins d'éclater, provoquant une crise diplomatique inédite entre Washington et Paris. 

Tenant d'une ligne ferme face à la Chine ou la Russie, Joe Biden a su maintenir le dialogue mais n'est pas parvenu à faire infléchir ces deux grandes puissances sur des sujets brûlants comme Taïwan ou l'Ukraine. Enfin, son mandat restera marqué par la débâcle d'Afghanistan, même si c'est Donald Trump qui avait initié le retrait des troupes américaines.

Economie, infrastructures : Des milliards sur la table

Héritier d'un pays frappé de plein fouet par le Covid-19, Joe Biden n'hésite pas à mettre la main au portefeuille. A peine élu, il ratifie un plan de relance historique de 1.900 milliards de dollars, destiné à soutenir le pouvoir d'achat des Américains et faire repartir l'économie. En novembre, il fait voter un gigantesque plan d'investissement de 1.200 milliards de dollars pour rénover les infrastructures vieillissantes des Etats-Unis (routes, ponts, canalisations, réseau internet...). Alors que les présidents précédents s'étaient tous cassé les dents sur cet énorme chantier, Joe Biden signe avec ce plan une victoire importante.

Covid-19 : les américains déchantent

Aussitôt élu, Joe Biden a mobilisé tous les moyens en sa possession pour combattre la pandémie, aussi bien sur la vaccination que sur les tests ou les masques. Un volontarisme qui tranche avec l'attitude de son prédécesseur Donald Trump, qui appelait à «libérer» les Etats confinés et préconisait l'injection d'eau de javel pour traiter le Covid-19. Mais le président démocrate a crié victoire trop tôt, en promettant de fêter le 4 juillet, jour de Fête nationale, l'«indépendance» face au virus.

Si la campagne vaccinale a commencé sur les chapeaux de roue, elle a connu un coup d'arrêt brutal à l'été. Le vaccin est alors devenu un objet politique, comme l'explique le spécialiste des Etats-Unis Jean-Eric Branaa dans un entretien à CNEWS. Le variant Delta a ensuite déferlé sur le pays, puis Omicron. Le 13 janvier, la Cour suprême a bloqué l'obligation vaccinale dans les entreprises de plus de 100 salariés, un nouveau revers pour la politique sanitaire de Joe Biden.

Social, environnement, droits civiques : des réformes dans l'impasse

Sous pression de l'aile gauche de son parti, Joe Biden a engagé de nombreuses réformes mais celles-ci restent bloquées au Sénat, où la division des Démocrates éclate au grand jour. Le plan «Build Back Better», qui prévoit notamment la gratuité de l'école maternelle pour tous, l'extension de soins couverts par l'assurance santé mais aussi des investissements massifs dans les énergies «vertes», est contesté par certains centristes qui le jugent trop coûteux. Joe Biden espère faire voter au minimum la partie énergétique du texte car des emplois sont à la clé.

Autre revers pour Joe Biden, l'échec au Sénat de sa grande réforme électorale, qui prévoit d'harmoniser au niveau fédéral les procédures de vote et ainsi empêcher certains Etats du sud de restreindre l’accès des urnes aux minorités. Les sénateurs républicains y sont opposés et utilisent le «filibuster», une technique d'obstruction parlementaire qui revient à imposer une super-majorité de 60 voix sur 100 au lieu de 51 pour voter un texte de loi. Biden est tenté de supprimer cette règle mais les démocrates centristes n'y sont pas favorables. Ils craignent que cela ne profite aux Républicains le jour où ils auront la majorité.

Economie : gare à l'inflation

Si les résultats de Joe Biden sur le chômage sont bons et comparables à ceux de Donald Trump, il n'en est pas de même pour l'inflation. Celle-ci flambe et a atteint 7% en 2021, du jamais vu depuis 1982. Un phénomène qui pèse sur le pouvoir d'achat des ménages américains et qui, s'il venait à durer, pourrait porter préjudice à Joe Biden lors des Midterms (élections de mi-mandat) de novembre prochain. L'enjeu pour lui sera de conserver sa courte majorité à la Chambre des Représentants et au Sénat. 

Toujours influent depuis son départ chaotique de la Maison blanche, Donald Trump est en embuscade. Dans un entretien donné à Fox News en novembre, il a annoncé qu'il clarifierait ses intentions pour 2024 après les Midterms, scrutin dans lequel il promet d'être «très impliqué».

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