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Africains bloqués à la frontière ukrainienne : le Nigéria appelle à un traitement «digne» de ses citoyens

Des réfugiés à la frontière entre l'Ukraine et la Pologne, le 27 février.[WOJTEK RADWANSKI / AFP]

De nombreux ressortissants africains souhaitant fuir l'Ukraine après l'invasion de la Russie se plaignent d'être empêchés de quitter le pays. Alors que les accusations de racisme se multiplient, le gouvernement nigérian a appelé ce lundi les autorités douanières en Ukraine et dans les pays voisins à traiter «avec dignité» ses citoyens.

«Il y a eu des informations regrettables (selon lesquelles) la police ukrainienne et le personnel de sécurité refusent de laisser les Nigérians monter dans les bus et les trains» pour la Pologne, a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la présidence nigériane Garba Shehu.

«Dans une vidéo qui circule largement sur les réseaux sociaux, une mère nigériane avec son bébé a été filmée en train d'être forcée physiquement de céder son siège à une autre personne», poursuit le communiqué.

De nombreux témoignages sur les réseaux sociaux

Sur les réseaux sociaux, des vidéos partagées avec le hashtag #AfricansInUkraine montrent des scènes de forte tension entre des gardes-frontières et des personnes d'origine africaine, à la frontière entre l'Ukraine et des pays frontaliers comme la Pologne.

«Les ressortissants de l'Union européenne ont le droit de traverser mais nous les Africains, on n'a pas le droit», témoigne un homme dans une vidéo.

«Une étudiante en médecine nigériane m'a dit à la frontière entre la Pologne et l'Ukraine (Medyka-Shehyni) qu'elle avait attendu 7 heures pour traverser, elle dit que les gardes-frontières arrêtent les Noirs et les envoient au fond de la file d'attente, disant qu'ils doivent laisser passer les Ukrainiens d'abord», a relayé sur Twitter une journaliste de la BBC, qui a recueilli plusieurs témoignages.

La Pologne dément

L'ambassadrice de Pologne au Nigéria, Joanna Tarnawska, a rejeté les accusations de racisme. «Tout le monde reçoit un traitement égal. Je peux vous assurer que, selon les informations dont je dispose, certains ressortissants nigérians ont déjà franchi la frontière avec la Pologne», a-t-elle déclaré à des médias locaux.

Selon la diplomate, les documents d'identité invalides sont acceptés pour franchir la frontière et les restrictions liées au Covid-19 ont été levées. Les Nigérians disposent d'un délai de 15 jours pour ensuite quitter le pays, a-t-elle ajouté.

Les ressortissants nigérians ne seraient pas les seuls étrangers victimes d'un traitement différencié. Le ministre des Affaires étrangères de l'Afrique du Sud a affirmé sur Twitter que «des étudiants sud-africains et d'autres Africains ont été maltraités à la frontière entre l'Ukraine et la Pologne». Le journal The Times of India indique aussi que des étudiants indiens auraient subi le même sort.

Depuis le début de l'offensive russe, environ 500.000 Ukrainiens ont fui le pays, selon le Haut Commissaire de l'ONU aux réfugiés Filippo Grandi. Près de la moitié d'entre eux ont atteint la Pologne, les autres ayant gagné la Hongrie, la Moldavie, la Roumanie et le Slovaquie.

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