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Guerre en Ukraine : la Russie bloque l’accès à Facebook

Des mesures similaires pourraient être prises également contre Youtube. [CHRIS DELMAS / AFP]

Le Kremlin semble déterminé à étouffer toute voix dissonante. Alors que l’accès à Facebook était déjà restreint, les autorités russes ont totalement bloqué l’application vendredi. L’accès à Twitter a lui aussi été limité.

L’internet russe se coupe peu à peu du reste du monde. C’est sur ordre du régulateur russe des médias, que la décision est tombée ce vendredi 4 mars. En effet, le régulateur reproche à Facebook de censurer, en Europe, des médias proches du pouvoir tels que le site Sputnik ou encore la chaîne RT.

Dès lors, en bloquant tout accès à la plateforme, la Russie rejoint le club très restreint des pays - composé de la Chine et de la Corée du Nord - qui interdisent le réseau social. Par ailleurs, avec la nouvelle loi punissant de prison les «informations mensongères», les discours officiels deviennent progressivement l’unique source d’information pour la population russe. Le tour de vis radical contre les médias et les réseaux sociaux, permet ainsi au récit de Vladimir Poutine de s’imposer. D’après le président Russe, l’invasion de l’Ukraine est une opération de maintien de la paix, et pour la protection des Ukrainiens russophones menacés de «génocide».

Une censure de dernier recours

Facebook n’est fréquenté que par 7,5 millions de Russes, selon la société d’étude de marché eMarketer. Toutefois, véritable instrument de mobilisation autour de diverse causes politiques, le réseau social est un outil non négligeable pour les militants et les ONG.

Selon Natalia Krapiva, juriste spécialiste des technologies chez l’ONG AccessNow, la plateforme jouerait un rôle essentiel dans l’écosystème médiatique indépendant Russe. «L'expression de personnalités critiques a lieu principalement sur les réseaux sociaux en Russie. Les contenus sur Facebook sont partagés via les messageries. Donc c'est un coup dévastateur pour l'accès à l'information indépendante et pour la résistance à la guerre», a-t-elle expliqué.

Mais pour certains, cette censure ne fait que révéler les craintes du Kremlin. «C’est de la censure de dernier recours. Les Russes sont si désespérés à ce stade qu'ils débranchent une plateforme au lieu de bloquer certaines pages comme ils le font d'habitude», a affirmé Steven Feldstein, un spécialiste du groupe de réflexion Carnegie Endowment for International Peace.

Alors que le régulateur russe des médias a assuré qu’il commençait à restreindre l’accès à Twitter, cette guerre de communication tend à s’étendre. Des mesures similaires pourraient être prises contre Youtube, dont beaucoup de médias indépendants et d’opposants se servent pour diffuser leurs opinions.

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