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Philippines : la majorité sexuelle relevée de 12 à 16 ans

En janvier 2022, le président philippin Roberto Duterte avait voté une loi interdisant les mariages d’enfants, dans un pays où une mineure sur six se mariait avant sa majorité.[Noel CELIS / AFP]

Fortement touchées par les abus sexuels sur mineurs depuis des décennies, les Philippines ont modifié, vendredi 4 mars, une loi vieille de près d'un siècle, par l’intermédiaire de son président Rodrigo Duterte, afin de rehausser la majorité sexuelle de 12 à 16 ans.

Selon le nouveau texte de loi signé par le président philippin Rodrigo Duterte ce vendredi et rendu public ce lundi, les relations sexuelles avec un mineur de moins de 16 ans seront dorénavant illégales et passibles d’une peine de prison maximale de quarante ans. Cette directive est venue remplacer une loi vieille de près d’un siècle fixant la majorité sexuelle à 12 ans.

«Cette loi est un très bon instrument de protection pour nos enfants contre la violence sexuelle, qu'elle débute en ligne ou lors d'une rencontre physique. Il est très important d’avoir un âge clair pour déterminer le viol statutaire. Établir le critère de ce crime aux enfants de moins de 12 ans, selon une loi de 1930, était juste quelque chose d'injustifiable», a analysé Margarita Ardivilla, spécialiste au Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) aux Philippines.

A noter tout de même que les couples adolescents seront exemptés de cette loi en cas de différence d’âge ne dépassant pas trois ans et si les rapports sexuels sont consentis par les deux partenaires.

Une étude nationale inquiétante en 2015

En 2015, une étude nationale, commandée par le gouvernement philippin et relayée par l’UNICEF, a permis de dévoiler des statistiques inquiétantes. En effet, un enfant sur cinq âgé de 13 à 17 ans avait déjà subi des violences sexuelles à l’époque et un jeune sur 25 avait été violé pendant son enfance.

Ce tournant politique «envoie un message très fort : le viol d'enfant est un crime odieux et doit être puni en conséquence», a confié Rowena Legaspi, la directrice exécutive du Children's Legal Rights and Development Center.

En janvier 2022, le président Roberto Duterte avait déjà signé une loi allant dans ce sens, en interdisant les mariages d’enfants dans un pays où une mineure sur six se mariait avant sa majorité.

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