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Guerre en Ukraine : Paris envoie un premier camion vers Kiev, rempli de 80 m3 de dons

Signe de la solidarité exceptionnelle des Parisiens envers les Ukrainiens, la municipalité parisienne a envoyé un premier camion rempli de 80 m3 de dons ce vendredi 11 mars en direction de Kiev. A l'intérieur, de la nourriture mais aussi des produits d'hygiène et de puériculture.

«C'est un premier départ avant d'autres», assure Soraya Ouferoukh, la directrice de la Fabrique de la Solidarité, qui coordonne l'action des bénévoles sur le terrain, et ce vendredi en l'occurrence, depuis un hangar de 1.700 m2 situé dans le 18e arrondissement.

Le site a été prêté par le bailleur social Paris Habitat, pour permettre le tri des dons reçus dans les 17 mairies d'arrondissement parisiennes.

Nourriture et produits d’hygiène en priorité

Car aujourd'hui est un grand jour, ce sont environ 80 m3 sur les plus de 200 m3 de dons collectés qui quittent la capitale dans un camion affrété par l'association Acted et qui atteindront Kiev, après un transit par la capitale de la Pologne, Varsovie. Uniquement les produits alimentaires, d'hygiène et de puériculture pour le moment. «C'est bien de faire des collectes qui correspondent au maximum aux besoins du terrain», explique Soraya Ouferoukh.

«Nous avons souhaité répondre aux besoins de Kiev [...] qui nous a envoyé une liste assez complète des produits dont ils avaient besoin, notamment en denrées alimentaires non périssables», précise Paul-Savid Regnier, le délégué général aux relations internationales de la Ville de Paris, qui rappelle qu'une réunion a eu lieu vendredi dernier avec les différents maires des capitales européennes pour mettre en place ces convois d'aide.

Et c'est la ville de Varsovie, ajoute-t-il, dotée «d'entrepôts extrêmement importants», qui est chargée de «centraliser tous les dons issus des différentes capitales européennes». Celui qui également le conseiller diplomatique de la maire Anne Hidalgo espère que les denrées pourront arriver dans le week-end à Varsovie et en début de semaine à Kiev, alors que la Pologne doit affréter un train spécial vers la capitale ukrainienne.

Les vêtements reçus en nombre ne sont pas écartés pour autant, et seront envoyés dans les centres d'accueil dédiés aux Ukrainiens ouverts à Paris : le premier opéré par France Terre d'Asile a ouvert dans le 18e, alors que d'autres lieux, notamment deux gymnases gérés par l'association Aurore, viennent d'ouvrir dans les 10e et 12e arrondissements de la capitale. Ils serviront notamment à habiller les familles qui arrivent à Paris avec une petite valise, et peu de biens.

«Un élan de solidarité très fort»

C'est l'amer constat réalisé par Eric Lejoindre, le maire du 18e arrondissement de Paris, qui assure que «le flux de vêtements qui resteront seront utilisés» et envoyés dans le local de la rue des Cheminots. Lui qui confie «n'avoir jamais vu ça», témoignant des nombreux Parisiens venus dans sa mairie pour demander ce qu'ils devaient apporter : «le premier week-end, c'était incroyable, les gens venaient avec des éléments de puériculture et de parapharmacie, de la nourriture...».

«Je pense que les Parisiens répondent toujours à la hauteur de la gravité [...] comme on sait que beaucoup de gens vont arriver», insiste-t-il, faisant le vœu que les familles ukrainiennes arrivées à Paris «soient rapidement relogées». En attendant, l'élu a fait ouvrir des salles de classe d'une école du quartier de la Chapelle internationale, pour leur permettre d'attendre à l'abri et aux plus jeunes de profiter d'un relatif «retour à l'enfance». Pour cela, des animateurs de la Ville de Paris seront notamment chargés de leur proposer des activités.

Avant de préparer le départ de nouveaux camions, Soraya Ouferoukh salue «l'élan de solidarité très fort» des Parisiens, qui ont été «plus de 2.000, depuis les annonces des mesures d'aide de la Ville de Paris, à s'inscrire en une semaine» sur le site de la Fabrique de la Solidarité. Parmi eux, des interprètes très recherchés mais aussi plus de 230 candidatures envoyées «en quelques heures» à la Croix-Rouge, pour aider à l'accueil des réfugiés dans les gares parisiennes.

La directrice de la Fabrique de la Solidarité souligne aussi «la mobilisation générale à tous les niveaux des agents de la Ville de Paris» pour trouver des locaux, des palettes et tout transporter vers l'entrepôt du 18e arrondissement, alors qu'«il a fallu s'organiser très vite». «Ça a l'air de rien, mais c'est toute une logistique», poursuit-elle, concluant sur son impérieux besoin de cartons de déménagement. Indispensables pour mettre les dons sur les palettes.

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