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Yémen, Ethiopie, Birmanie... Ces autres conflits qui font rage dans le monde

Des rebelles Houthis défilent à Sanaa, capitale du Yémen. [MOHAMMED HUWAIS / AFP]

Alors que les yeux du monde sont rivés sur le drame ukrainien, d'autres conflits tout aussi sanglants se poursuivent dans le monde.

Yémen : la guerre oubliée

Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, est plongé depuis 2014 dans une guerre civile opposant les forces progouvernementales aux rebelles Houthis qui contrôlent une grande partie du Nord, notamment la capitale Sanaa.

Soutenus par l'Iran, les Houthis sont issus du zaïdisme, branche du chiisme qui représente plus de 30% de la population. Majoritaires dans le Nord, les zaïdites sont minoritaires à l'échelle nationale et s'estiment marginalisés.

Le gouvernement yéménite est soutenu par une coalition de pays arabes sunnites dont l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis. La France, qui fournit en armes ces deux pays, est régulièrement accusée de se rendre complice de crimes de guerre. 

La guerre a fait selon l'ONU 380.000 morts, et occasionné l'une des pires tragédies humanitaires de la planète. Le manque d'eau potable, la faim et la maladie déciment la population autant que les combats. Les enfants sont les premières victimes, alerte l'Unicef.

Une trêve de deux mois arrachée par l'ONU est entrée en vigueur le 2 avril - au premier jour du ramadan - mais les belligérants s'accusent déjà d'avoir violé le cessez-le-feu.

ETHIOPIE : «nettoyage ethnique» AU TIGRÉ

Depuis novembre 2020, le gouvernement fédéral éthiopien affronte dans le nord du pays un groupe rebelle séparatiste, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

Le conflit a commencé quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée dans le Tigré pour destituer les autorités du TPLF, parti qui administrait la région après avoir dirigé l'Ethiopie durant près de trente ans. Prix Nobel de la paix 2019, Abiy Ahmed accusait le TPLF, qui contestait son autorité depuis des mois, d'avoir attaqué des bases de l'armée fédérale.

Le conflit a fait plusieurs milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et plongé des centaines de milliers d'Éthiopiens dans des conditions proches de la famine.

Plusieurs ONG ont dénoncé une campagne de «nettoyage ethnique» menée contre les habitants du Tigré avec des exactions s'apparentant à des «crimes de guerre». 

Amnesty et HRW accusent le gouvernement fédéral de couvrir ces abus en restreignant l'accès au Tigré. Alors que l'aide internationale peinait jusqu'ici à se rendre dans la région, une «trêve humanitaire» a été annoncée fin mars.

BIRMANIE : LA JUNTE RÉPRIMe dans le sang

La Birmanie est en plein chaos depuis le coup d’État militaire de février 2021 contre Aung San Suu Kyi. La dirigeante birmane, prix Nobel de la paix en 1991, a été condamnée à six ans de détention et risque de nouvelles condamnations.

La junte au pouvoir, qui a promis d'«anéantir» ses opposants, réprime dans le sang toute manifestation. Des milices citoyennes secondées par des minorités ethniques ont alors pris les armes contre le régime dans plusieurs régions du pays. Les militaires ripostent en menant des raids dans des villages et en incendiant des maisons.

Bilan, près de 1.700 civils ont été tués par les forces de sécurité depuis le putsch et près de 13.000 ont été arrêtés.

Les États-Unis ont annoncé en mars de nouvelles sanctions contre l'armée birmane, quelques jours après avoir officiellement qualifié de «génocide» les exactions menées en 2017 contre la minorité musulmane des Rohingyas. 

Syrie : Idleb résiste encore

Cinq ans après la chute d'Alep, la guerre civile syrienne n'est pas terminée. Le régime de Bachar al-Assad contrôle les deux tiers de la Syrie mais des poches de résistance subsistent.

Au nord-ouest, les combats se poursuivent dans la région d'Idleb, contrôlée en partie par des groupes jihadistes. Lundi, des bombardements du régime ont tué quatre écoliers à Maarat al-Naassane, au nord d'Idleb.

Pour rappel, la guerre civile avait éclaté en 2011, au moment des Printemps arabes, après des manifestations pro-démocratie réprimées dans le sang par Bachar el-Assad.

Confronté à une myriade de belligérants (rebelles syriens, forces kurdes, groupes jihadistes...), le régime syrien avais repris le contrôle du pays grâce à l'aide de son allié russe. Bachar al-Assad avait alors massivement bombardé les régions d'Alep, de la Ghouta orientale et de Deraa, n'hésitant pas à utiliser l'arme chimique sur les populations civiles.

Le conflit syrien a tué environ un demi-million de personnes, dont plus de 120.000 civils, et provoqué le plus vaste déplacement de population depuis la Seconde Guerre mondiale. 

Mali : une junte autoritaire combat les jihadistes

Malgré l'intervention de l'armée française entre 2013 et 2022, des pans entiers du Mali sont toujours aux mains de groupes jihadistes. Profitant d'une forte instabilité politique, ils multiplient les attaques meurtrières.

Au pouvoir depuis un coup d'Etat militaire en août 2020, la junte du colonel Assimi Goïta peine à réduire la menace. Profitant de la montée du sentiment anti-français dans le pays, le régime a poussé l'armée française à quitter le Mali et s'est adjointe les services du controversé groupe paramilitaire Wagner.

Début avril, des soldats maliens et des mercenaires russes ont été accusés d'avoir exécuté sommairement 300 civils dans le village de Moura, dans le cadre d'une intervention antijihadiste. Rapidement mis en parallèle avec le martyr de Boutcha, ce massacre contribue à détériorer l'image de la junte, déjà critiquée pour son autoritarisme et cible de sanctions régionales.

Les combattants jihadistes progressent en Afrique. Outre le Mali, ils menacent aussi le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria ou encore le Mozambique.

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