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Guerre en Ukraine : la Finlande veut une adhésion «sans délai» à l’Otan

Le président finlandais (à droite) et la Première ministre (à gauche) ont annoncé leur intention de candidater à l'OTAN. [Markku Ulander / Lehtikuva / AFP]

Le président et la Première ministre de Finlande ont annoncé ce jeudi lors d’une conférence de presse être favorables à une adhésion «sans délai» à l’Otan.

«Etre membre de l'Otan renforcerait la sécurité de la Finlande. En tant que membre de l'Otan, la Finlande renforcerait l'alliance dans son ensemble. La Finlande doit être candidate à l'adhésion à l'Otan sans délai», ont affirmé Sauli Niinistö et sa Première ministre Sanna Marin dans un communiqué commun. Le président finlandais a indiqué sur les réseaux sociaux qu'il avait fait part de cette décision au président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui lui a exprimé «tout son soutien».

La guerre en cours en Ukraine a très probablement accéléré cette décision de la Finlande, qui partage 1.300 kilomètres de frontière avec la Russie. Selon un sondage publié lundi, 76% des Finlandais affirment être favorables à une adhésion de leur nation à l’Otan, un niveau trois fois plus élevé qu’avant le début de la guerre.

L'adhésion considérée comme une menace par moscou

«Nous espérons que les étapes nationales encore nécessaires à cette décision seront prises rapidement dans les tout prochains jours», indiquent M. Niinistö, interlocuteur régulier de Vladimir Poutine ces dernières années, et Sanna Marin, plus jeune Première ministre d'Europe. Une large majorité des 200 députés du pays seraient a priori favorables à cette adhésion.

Ces déclarations du gouvernement finlandais ont immédiatement fait réagir le Kremlin, qui a déclaré dans la foulée que cette adhésion serait «assurément» une menace. La Russie sera «obligée de prendre des mesures réciproques, militaro-techniques et autres, afin de mettre fin aux menaces à sa sécurité nationale», a indiqué jeudi après-midi dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères russe.

Moscou formule depuis le début du conflit des menaces à l’encontre de la Finlande mais également de la Suède, qui envisage également une adhésion à l’Otan, affirmant qu’un tel processus aurait des «conséquences» sur leurs relations avec la Russie et pour la sécurité européenne. Le ministère de la défense russe avait par ailleurs indiqué que Moscou renforcerait ses moyens militaires, notamment nucléaires, en mer Baltique et près de la Scandinavie en cas d’adhésion de la Finlande et de la Suède.

«Si nous adhérions (à l'Otan), ma réponse (à la Russie) serait : "c'est vous qui avez causé cela, regardez-vous dans le miroir"», avait déclaré le président finlandais lors d'une visite du Premier ministre britannique Boris Johnson.

Soutien des pays membres de l'Otan

A la suite de cette annonce du gouvernement finlandais, des élus démocrates et républicains du Sénat américain ont promis de soutenir l’adhésion de la Finlande à l’Otan. Un vote à la majorité des deux tiers du Sénat sera justement nécessaire pour que Washington puisse donner son feu vert à l’adhésion.

La France a également soutenu cette demande de la Finlande, pays membre de l’Union européenne depuis 1995 : «Le Président de la République a indiqué que la France soutenait pleinement le choix souverain de la Finlande d'adhérer rapidement à l'OTAN», a indiqué l'Elysée à l'issue d'un échange entre le président français Emmanuel Macron et son homologue finlandais Sauli Niinistö.

De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a «salué» la décision de la Finlande de vouloir adhérer à l’Otan, et a assuré son président du «soutien total du gouvernement allemand».

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