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Australie : la gauche travailliste s'empare du pouvoir

Au centre, le candidat Anthony Albanese, leader de la gauche travailliste, va devenir le prochain Premier ministre australien. [Wendell TEODORO / AFP]

Ce samedi 21 mai, le Parti travailliste a remporté les élections législatives en Australie. Son chef de file, Anthony Albanese, chasse du pouvoir la droite conservatrice. L'élection a été marquée par un plébiscite envers des «petits candidats» pro-environnement, qui devraient s'allier au prochain Premier ministre de gauche.

Les Australiens «ont voté pour le changement». C'est sur cette déclaration qu'Anthony Albanese, chef de file du Parti travailliste australien, a proclamé sa victoire, ce samedi 21 mai, aux élections législatives du pays. Par cette réussite électorale, il chasse Scott Morrison, actuel Premier ministre de droite conservatrice, du pouvoir.

Ce dernier a d'ailleurs reconnu sa défaite. «Ce soir, j'ai parlé au chef de l'opposition [...] et je l'ai félicité pour sa victoire électorale», a-t-il déclaré juste après l'annonce des résultats.

Une alliance avec les «petits candidats»

C'est une victoire tacite pour la gauche. Avec 72 députés sur 151, ils obtiennent la majorité relative à l'Assemblée, à quatre sièges de la majorité absolue. Cela n'a pas empêché le camp des travaillistes de se déclarer vainqueur.

Particularité des résultats, le score très élevé des «petits candidats», appelés «teals». Composé majoritairement de femmes, avec un fort attrait pour l'environnement, ce groupe prône l'égalité des sexes et la lutte contre la corruption.

«Nous venons de connaître trois années de sécheresse, puis des incendies et maintenant des inondations et encore des inondations», s'est exprimé Adam Bandt, leader du Parti vert. «Les gens ont dit que la crise est un sujet sur lequel ils veulent agir», a-t-il ajouté.

En cas d'absence de majorité absolue pour le Parti travailliste, ces candidats élus pourraient s'allier avec Anthony Albanese pour gouverner main dans la main.

Grand virage à gauche et pour l'environnement

Face à l'inaction du Premier ministre Morrison face au dérèglement climatique, le prochain gouvernement pourrait prendre un virage à gauche, avec des mesures sociales et surtout, écologiques. Anthony Albanese promet ainsi «de grands changements».

Premier objectif, réduire les émissions de carbone de 43 % d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2005. Pour ce faire, le futur Premier ministre de gauche entend faire de l'Australie «une super-puissance» des énergies renouvelables. Une aide pour l'achat de voitures électriques et le soutien de projets locaux à base d'énergies solaires et de batteries sont programmés.

Le nouveau gouvernement s'engage également sur la tenue d'un référendum afin d'éteindre les droits des indigènes. Du côté de la politique étrangère, Anthony Albanese souhaite renforcer les relations Asie-Pacifique, tout en revendiquant l'alliance avec les États-Unis, «premier pilier» de la politique étrangère selon lui.

Un choix qui «convient très bien» à Jean-Yves Le Drian

Les relations entre l'Australie et la France se sont dégradées l'an dernier, suite à l'affaire de la rupture de contrats pour les sous-marins français. Pour rappel, Canberra a signé un accord stratégique avec Washington et Londres pour un partenariat stratégique de Défense, visant à contrer l'influence chinoise sur l'Océanie. Un pacte forçant à rompre le «contrat du siècle».

Cette annonce, qui a fait l'effet d'une bombe diplomatique entre les puissances occidentales, a été qualifiée de «coup dans le dos» par Jean-Yves Le Drian, alors chef de la diplomatie française. 

Dans son discours de ministre sortant au Quai d'Orsay, il s'est permis un trait d'humour sur les résultats des élections australiennes. «La défaite du Premier ministre Morrison me va très bien», a-t-il affirmé. «Les actes posés à l’égard de la France, au moment où ils ont été posés, étaient d’une brutalité, d’un cynisme et je serais même tenté de dire d’une incompétence notoire», poursuit-il.

Le désormais ex ministre des Affaires étrangères a conclu son discours sur une note pacifiste : «j'espère que nous pourrons renouer avec l'Australie un dialogue franc et constructif dans l'avenir».

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