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Fusillades dans le Maine : tout savoir sur la NRA, le puissant lobby des armes

Créée en 1871, la National Rifle Association (NRA) avait pour but de regrouper les chasseurs et amateurs de tirs. [KAREN BLEIER / AFP]

Alors que les États-Unis viennent d’être endeuillés par de nouvelles fusillades dans le Maine ce mercredi 25 octobre, la NRA (National Rifle Association), puissant lobby américain des armes, est pointé du doigt, nombre d'élus du Congrès étant sous l'influence de cette association.

Au moins 18 personnes ont été tuées ce mercredi 25 octobre dans plusieurs fusillades survenues dans l'État du Maine, aux États-Unis. De quoi remettre sur le devant de la scène la NRA, comme lors de chaque tuerie en masse.

Considérée comme le lobby le plus puissant du monde, la NRA bénéficie d’une importante influence pour défendre le port d’arme dans le pays.

Alors qu’un tiers des Américains déclarent posséder une arme, les autorités américaines peinent à s’attaquer aux racines du problème. En cause : le droit fondamental américain.

En effet, si la Constitution permet à la population de s’armer, le port d’un fusil a, quant à lui, de sérieux défenseurs. D’un côté, le deuxième amendement, de l’autre, la National Rifle Association (NRA).

La NRA, un fervent défenseur du second amendement

Créée en 1871, la National Rifle Association (NRA) avait pour but de regrouper les chasseurs et amateurs de tirs.

Néanmoins, à partir de 1975, l’organisation a petit à petit pris du pouvoir jusqu’à investir le terrain politique pour protéger le deuxième amendement.

Le droit de porter une arme est protégé par ce deuxième amendement du Bill of Right, un texte écrit en 1791, alors que les Etats-Unis sortent de la guerre d’indépendance, et composé des dix premiers amendements les plus intouchables de la Constitution américaine.

Cet amendement estime qu’une «milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un Etat libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes, ne sera pas transgressé».

«En réponse aux attaques répétées contre les droits du deuxième amendement, la NRA a formé la Division des affaires législatives en 1934», écrit la NRA sur son site internet.

«Bien que la NRA n'ait pas fait pression directement à ce moment-là, elle a envoyé des faits et des analyses législatives aux membres, grâce auxquels ils pouvaient prendre des mesures par eux-mêmes. En 1975, reconnaissant le besoin critique de défense politique du deuxième amendement, la NRA a formé l'Institut pour l'action législative», ajoute-t-elle.

Un rôle politique surpuissant

L’association compte désormais cinq millions de membres et engendre un budget annuel de 300 millions de dollars (environ 281 millions d'euros). Lors des campagnes électorales, la NRA intervient pour diffuser des publicités contre les potentiels candidats qui pourraient revenir sur le deuxième amendement de la Constitution.

En 2012, la NRA a dépensé 32 millions de dollars (environ 30 millions d'euros) en lobby politique, indique le Washington Post, dont 700.000 dollars (655.000 euros) en financement direct aux candidats, 88% étant des Républicains. 

L'association possède aussi une remarquable capacité d'intervention dans l'espace public : «Les membres de la NRA ne travaillent jamais seuls. Quand ils voient monter un homme politique qui est contre les armes, ils vont travailler avec d'autres groupes conservateurs sur les questions de l'avortement, du mariage homosexuel, etc., pour proposer un adversaire à cet homme ou femme politique», analyse Vincent Michelot, spécialiste des Etats-Unis au Monde

A titre d'exemple, en 2016, lors de l’élection présidentielle et alors que Donald Trump était opposé à Hillary Clinton, l’organisation a versé environ 20 millions de dollars (environ 19 millions d'euros) dans le but de démolir la campagne de l’ancienne secrétaire d’Etat et 10 millions de dollars (9,3 millions d'euros) pour soutenir la candidature de l’ex-président américain.

La NRA verse également des fonds à de nombreux responsables politiques. Récemment, le New York Times a eu accès aux membres du Congrès ayant touché de l’argent de l’association. La liste de ceux-ci a été rendue publique et a même fait le tour des réseaux sociaux.

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