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Guerre en Ukraine : deux Britanniques et un Marocain condamnés à mort par les autorités séparatistes

Aiden Aslin (à gauche), Brahim Saadoun (au centre) et Shaun Pinner (à droite), ont tous les trois été condamnés à mort par la justice des autorités séparatistes de Donetsk. [AP]

Deux ressortissants Britanniques et un Marocain ont été condamnés à mort ce jeudi par les autorités séparatistes de Donetsk. Il leur est reproché d'avoir combattu dans les rangs de l'Ukraine face à la Russie.

Ils ne sont pas Ukrainiens, pourtant Aiden Aslin, Shaun Pinner et Brahim Saadoun combattaient pour Kiev face à l'invasion russe. Les deux premiers sont Britanniques, le troisième est Marocain et tous ont été condamnés à mort, ce jeudi 9 juin, par la justice des autorités séparatistes de Donetsk. En réaction, Downing street s'est dit «gravement préoccupé».

D'après les informations de l'agence de presse officielle russe TASS, «la cour suprême de la République populaire de Donetsk» les a jugés coupables d'avoir «participé aux combats comme mercenaires». Il est précisé que Shaun Pinner et Brahim Saadoun avaient plaidé non coupable mercredi aux accusations de «mercenariat», mais reconnu leur participation aux combats. D'après TASS, les trois accusés vont «faire appel».

Au moment de leur capture, les trois hommes combattaient dans l'armée ukrainienne à Marioupol, selon les médias russes. Or, des responsables prorusses avaient laissé entendre ces dernières semaines que des soldats ukrainiens capturés, notamment ceux du régiment nationaliste Azov, pourraient être jugés et encourraient la peine capitale. Un moratoire sur la peine de mort est en vigueur en Russie depuis 1997, mais ce n'est pas le cas dans les territoires séparatistes de l'Est ukrainien.

En avril, la famille d'Aiden Aslin, 28 ans, avait déjà dénoncé une vidéo diffusée en Russie, filmée selon elle «sous la contrainte». Le jeune homme et son compatriote Shaun Pinner apparaissaient dans des enregistrements présentés comme des interviews, au cours desquelles ils demandaient à être échangés contre Viktor Medvedtchouk, un proche de Vladimir Poutine arrêté en Ukraine.

Dans une déclaration relayée sur Twitter par le député britannique Robert Jenrick, la famille d'Aiden Aslin avait expliqué que ce dernier a déménagé en 2018 en Ukraine, où il a rencontré sa petite amie et s'est finalement installé à Mykolaïv. Il a alors décidé de rejoindre les Marines ukrainiens et a servi dans cette unité pendant près de quatre ans.

Voilà pourquoi il ne peut pas être considéré comme «un volontaire, un mercenaire ou un espion» selon ses proches, qui rappellent également que le fait d'«utiliser des images et des vidéos de prisonniers de guerre est contraire à la Convention de Genève». Cette dernière est aussi invoquée par Downing Street, qui répète que «les prisonniers de guerre bénéficient de l'immunité des combats et ne devraient pas être poursuivis pour leur participation aux hostilités».

La famille de Shaun Pinner tient le même discours puisque lui aussi s'est installé en Ukraine en 2018 et a épousé une Ukrainienne. Dans un communiqué distinct, ses proches avaient expliqué qu'il n'était «ni un volontaire ni un mercenaire, mais [servait] officiellement dans l'armée ukrainienne conformément à la législation ukrainienne».

Sur Twitter, ce jeudi, la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, s'est «fermement» opposée à «la condamnation d'Aiden Aslin et de Shaun Pinner, détenus par des mandataires russes dans l'Est de l'Ukraine». Les qualifiant de «prisonniers de guerre», elle a dénoncé «un simulacre de jugement sans aucune légitimité».

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