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Pèlerinage du hajj : un million de musulmans attendus à La Mecque

La ville saoudienne de La Mecque s'est préparée à accueillir un million de pèlerins. [RANIA SANJAR / AFP]

Le pèlerinage annuel à La Mecque, ville sainte de l'Arabie saoudite, débute ce jeudi. Un million de musulmans sont attendus pour accomplir l'un des cinq piliers de l'islam.

Après deux ans de restrictions drastiques liées à la pandémie de Covid-19, les rues de la ville saoudienne de La Mecque grouillent à nouveau de pèlerins venus du monde entier pour accomplir le hajj.

La ville la plus sainte de l'islam accueillera un million de fidèles, dont 850.000 venus de l'étranger, pour le grand pèlerinage annuel dont les rites ont commencé officiellement hier et durent jusqu'à mardi.

Pour la première fois, les musulmans français ont dû déposer leur demande de visa sur une plate-forme en ligne exclusive, court-circuitant ainsi les agences de voyage qui organisaient les pèlerinages depuis plus de 20 ans. Les candidats au hajj ont été sélectionnés sur tirage au sort avant de se voir proposer plusieurs gammes de prestations pour leur séjour en Arabie saoudite.

Pilier de l'islam

L'un des cinq piliers de l'islam, le hajj consiste en une série de rites devant être accomplis sur cinq jours, à La Mecque et dans la région avoisinante, par tout musulman qui en a les moyens, au moins une fois dans sa vie.

En arrivant à La Mecque, le fidèle doit être purifié et ne porter que des pièces de tissu blanc non cousues pour les hommes, alors que les femmes portent des habits couvrant entièrement le corps, à l'exception des mains et du visage.

Le premier rituel consiste à faire sept fois le tour de la Kaaba autour de laquelle a été construite la Grande mosquée, et en direction de laquelle les musulmans prient cinq fois par jour. S'il le peut, il touche et embrasse la «pierre noire», une roche qui serait tombée à l’époque d’Adam et Eve, selon la tradition islamique. Celle-ci est incrustée dans l'un des coins de la Kaaba.

un enjeu politique pour «MBS»

L'accueil des deux principaux pèlerinages musulmans, le hajj et la Omra (petit pèlerinage), rapporte en temps normal quelque 10 milliards d'euros par an à l'Arabie saoudite.

L'événement confère du prestige aux dirigeants saoudiens qui légitiment ainsi le wahhabisme, une forme rigoriste de l'islam prônée par la dynastie au pouvoir. Le hajj sera aussi l'occasion cette année pour le prince héritier Mohammed ben Salmane, dit «MBS», qui dirige de facto le royaume, de mettre en avant sa gestion du pays, dix jours avant la première visite du président américain Joe Biden.

Accusé par les Américains d'avoir approuvé l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en 2018, et critiqué pour son bilan en matière de droits humains, le jeune prince a introduit des changements importants ces dernières années dans le royaume conservateur. Les femmes, qui ont obtenu le droit de conduire en 2018, peuvent depuis un an faire le hajj sans parent masculin.

Des précautions sanitaires

Alors que les cas de contamination au Covid-19 remontent en flèche dans le monde, le rassemblement d'un million de personnes n'est pas sans risques. Les autorités saoudiennes, qui avaient annoncé en juin l’abandon du port du masque dans la plupart des espaces fermés, ont précisé qu'il serait toujours exigé dans la Grande Mosquée de La Mecque.

Le hajj est réservé cette année aux personnes vaccinées âgées de moins de 65 ans et les pèlerins venant de l'étranger doivent également présenter un test PCR négatif effectué dans les 72 heures précédant le voyage.

La Grande Mosquée sera «lavée 10 fois par jour, par plus de 4.000 travailleurs et travailleuses, et plus de 130.000 litres de désinfectant seront utilisés à chaque opération», ont indiqué les autorités.

En 2021, pour limiter la propagation du virus, seuls 60.000 résidents d'Arabie saoudite avaient été autorisés à faire le pèlerinage et à peine un millier l'année précédente - contre 2,5 millions de musulmans du monde entier en 2019. 

Autre défi : le soleil brûlant de l'été dans l'une des régions les plus chaudes et les plus sèches du monde. Alors que la saison ne fait que commencer, les températures ont déjà franchi les 50°C dans certaines parties de l'Arabie saoudite qui, comme ses voisins du Golfe, subit les conséquences du changement climatique.

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