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Roberto Saviano, lui-même sous protection, rend hommage à Salman Rushdie

Roberto Saviano vit sous protection policière depuis des menaces de la mafia napolitaine, suite à la publication de «Gomorra», en 2006. [JEFF PACHOUD / AFP]

L'auteur italien Roberto Saviano, menacé par la mafia napolitaine, a rendu hommage à son homologue et ami Salman Rushdie, poignardé ce vendredi dans l'Etat de New York.

Un hommage qui fait sens. Après avoir été poignardé à plusieurs reprises à Chautauqua, dans l'Etat de New York, l'écrivain Salman Rushdie a reçu le soutien de son ami journaliste et auteur italien Roberto Saviano, qui vit lui aussi sous la menace. 

En effet, Salman Rushdie fait l'objet d'une fatwa de l'ayatollah Rouhollah Khomeini depuis 1989, à cause de la parution de son roman «Les versets sataniques», dans lequel il aborde des thèmes sensibles tel le fanatisme religieux, en revenant notamment sur des attentats islamistes. 

Depuis, il vit sous protection policière, comme Roberto Saviano, qui est lui sous la menace de la mafia. 

«Il a choisi de ne pas laisser ses ennemis le contraindre à vivre caché»

Dans les colonnes du Corriere della Sera, l'auteur de Gomorra a écrit en soutien à son ami violemment attaqué. «Les coups qui ont fendu la chair de Salman Rushdie ont touché un homme libre», peut-ont lire dans le quotidien transalpin. 

Roberto Saviano a surtout salué son choix de réduire sa protection policière au fil des années, alors que, depuis l'attaque de vendredi, cette absence de sécurité a suscité l'étonnement. 

«Quand j’ai appris qu’il avait été poignardé, je n’ai pas pensé, comme beaucoup d’autres, que Salman avait eu tort de vivre sans escorte policière, et que s’il avait été protégé, l’agression n’aurait pas eu lieu», développe le romancier italien. 

En artisan des mots, Roberto Saviano a résumé le fond de sa pensée et apporté un soutien à son compère littéraire. 

«J’ai pensé, au contraire, à son courage de vivre pleinement : au fond, la blessure de cette lame ne pèse que quelques instants au regard des années de vie qu’il est parvenu à soustraire à la menace du fanatisme et à la condamnation des bigots. Salman a déjà gagné, son amour fanatique de la vie a fait reculer le fanatisme mortifère qui voulait le contraindre à vivre reclus, prudent, et discrètement égal à soi-même. Quoi qu’il advienne, son triomphe est là». 

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