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Canicule : le «stress de chaleur» menacerait 71% de la production alimentaire mondiale d'ici à 2045

Les plus grands producteurs de riz asiatiques comme le Cambodge, la Thaïlande et le Vietnam, figurent parmi les 20 pays les plus menacés. [Hoang DINH Nam / AFP]

Les canicules qui se multiplient sous l’effet du changement climatique pourraient mettre le secteur agricole en situation de «risque extrême» d’ici à 2045 dans une soixantaine de pays, selon une étude publiée jeudi.

L’été 2022 a été le plus chaud jamais enregistré en Europe. Les canicules qui se multiplient dans le monde sous l’effet du changement climatique pourraient provoquer un «risque extrême» pour le secteur agricole dans une soixantaine de pays, selon une étude réalisée par le cabinet britannique d’analyse de risque Verisk Maplecroft publiée jeudi.

La combinaison des niveaux de températures et la difficulté de travailler en extérieur engendrent le «stress de chaleur», un phénomène de «risque extrême» déjà présents dans 20 pays, dont l’Inde, géant agricole mondial.

Les projections futures, basées sur un scénario d'un réchauffement de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle dès 2045, montrent qu'à cette date 64 pays, représentant aujourd'hui 71% de la production alimentaire mondiale, seraient concernés par ce «risque extrême». Parmi eux, d'importants producteurs agricoles tels que l’Inde, mais aussi la Chine, le Brésil et les Etats-Unis.

«Avec la hausse mondiale des températures et du stress de chaleur, nous verrons des productions affectées dans des pays plus tempérés», a souligné Will Nichols, directeur du département climat et résilience chez Verisk Maplecroft. 

«Il y a une vraie crainte que les habitants des zones rurales, très dépendantes de l'agriculture, soient beaucoup plus exposés à ces pics de chaleur à l’avenir», a-t-il ajouté à l'AFP. 

Un scénario à craindre particulièrement en Afrique

Les canicules et autres événements climatiques extrêmes pourraient donc bouleverser l’économie de certains pays, avec pour conséquence le déclenchement de crises dues à l’instabilité socio-politique. Dans les projections à 2045, 9 des 10 pays les plus à risque se trouvent en Afrique, dont le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao.

L'Inde, qui avec 12% de la production alimentaire mondiale en 2020 est la seule grande puissance agricole déjà dans la catégorie «risque extrême», est ainsi extrêmement dépendante d'une main d'œuvre agricole abondante.

Les plus grands producteurs de riz asiatiques comme le Cambodge, la Thaïlande et le Vietnam, figurent parmi les 20 pays les plus menacés. Dans des pays à risque, mais à la superficie importante, comme les Etats-Unis ou la Chine, les régions sont affectées différemment.

Sept pays européens figurent par ailleurs parmi les 10 pays enregistrant la plus forte augmentation proportionnelle des risques d'ici à 2045.

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