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IVG en Hongrie : les femmes doivent désormais écouter les battements de cœur du foetus avant d'avorter

Une femme assise devant une affiche anti-avortement à Budapest, en Hongrie. [BEA KALLOS / AFP]

Depuis ce jeudi 15 septembre, les femmes souhaitant avoir recours à une IVG (interruption volontaire de grossesse) en Hongrie doivent désormais être confrontées «aux fonctions vitales du fœtus», en écoutant les battements de son cœur.

Une modification lourde de conséquences. Depuis ce jeudi 15 septembre, les femmes souhaitant avoir recours à une IVG (interruption volontaire de grossesse) en Hongrie doivent obligatoirement être confrontées «aux fonctions vitales du fœtus». Les obstétriciens et les gynécologues feront donc écouter le rythme cardiaque du foetus à la patiente, sans quoi l'interruption volontaire de grossesse ne sera pas effectuée. 

Cette disposition, prise par un décret publié lundi 12 septembre au Journal officiel et entré en vigueur depuis aujourd'hui, s'inscrit dans la politique visant à décourager les avortements dans le pays. Une décision insufflée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui n'a jamais caché sa réticence sur le principe de l'IVG. 

Dans un message publié sur Facebook, la députée et vice-présidente du parti néofasciste Mi Hazank («Notre Patrie», ndlr) Dora Duro, s'est réjouie de cet ajout. «Pendant quelques secondes au moins, l'enfant d'âge fœtal pourra se faire entendre de la mère avant que l'avortement ne soit pratiqué», a écrit la responsable du parti ayant porté cette revendication. 

Indignation à l'international 

Cette décision prise «sans aucune consultation» va rendre «plus ardu l'accès à l'avortement» et «traumatisera davantage de femmes déjà en situation difficile», a déclaré le porte-parole d'Amnesty International Aron Demeter.

Une indignation partagée par l'ONG hongroise Tasz (Union hongroise des libertés civiles) dans un communiqué. L'association estime que «cette révision est un message dont l’objectif est de compliquer la procédure déjà peu simple d’avortement, qui comprend normalement deux entretiens préalables avec une puéricultrice. Néanmoins, elle ne transforme pas sur le fond les règles de l’IVG». 

Ce décret supplémentaire intervient alors que la Hongrie est à nouveau pointée du doigt par le Parlement européen, qui a énuméré dans un rapport rendu public aujourd'hui, les raisons pour lesquelles le pays ne «devait plus être considéré comme une démocratie», mais bel et bien comme un «régime hybride d'autocratie électorale». 

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