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Alain Bauer sur la mobilisation partielle en Russie : «Il n'y a pas encore de basculement général de l'opinion»

Invité de la Matinale de CNEWS ce lundi 26 septembre, Alain Bauer, spécialiste des questions de sécurité et de défense, est revenu sur la guerre en Ukraine, et la mobilisation partielle annoncée la semaine dernière en Russie par Vladimir Poutine.

Malgré l’enlisement de la guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine conserve le soutien populaire. Alain Bauer, le spécialiste des questions de sécurité et de défense, a dressé le portrait de l’opinion publique en Russie.

«Il peut y avoir un mouvement des mères, appelées les «babouchkas». Dans la tradition russe, ceci peut faire basculer une partie de l’opinion. Mais pour l’instant, l’opinion est très majoritairement pro-Poutine et en faveur de la guerre en Ukraine. Elle baisse tendanciellement, petit à petit, mais il n’y a pas encore de basculement général de l’opinion. Il ne faut pas croire que la perte de Vladimir Poutine amènerait au pouvoir un modéré. Par essence, il y aurait un plus dur que lui», a expliqué Alain Bauer.

Pourtant, le bilan des premiers mois de conflit en Ukraine n’a pas été flatteur pour le chef d’Etat russe, avec de nombreuses pertes subies. «On est parti d’une idée que des volontaires, des soldats de métier et des mercenaires de chez Wagner allaient réussir à gagner la guerre, qui n’était pas une guerre mais une petite opération militaire spéciale… Là, on est dans une annonce, d’abord les défaites sont considérables, les morts et les blessés, c’est presque 80.000 soldats russes. C’est quasiment 5 à 6 fois le bilan d’Afghanistan en 10 fois moins de temps», a analysé le spécialiste des questions de sécurité et de défense.

Pour compenser les unités perdues au front, Vladimir Poutine a annoncé «la mobilisation partielle» des Russes actuellement en retrait dans la société civile afin de constituer une armée de réserve. «Les besoins en hommes sont considérables sauf que, dans la réalité, il n’y a pas de réserve en Russie, c’est une vraie armée de conscription avec une formation très courte. On est là dans une logique visant à bunkeriser ce qui est disponible avec le plus d’effectif possible pour ralentir l’avancée ukrainienne (…) la réserve russe, qui compte deux millions de personnes, n’a que 10.000 à 15.000 soldats opérationnels. Les autres seront de la chair à canon», a conclu l’expert en défense.

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