En direct
A suivre

Brésil : comment vont se dérouler les élections générales prévues ce dimanche ?

Les deux favoris de l'élection présidentielle au Brésil. À gauche l'ancien président Lula, et à droite l'actuel président Jair Bolsonaro. [EVARISTO SA / AFP]

Ce dimanche, les citoyens brésiliens sont attendus dans les bureaux de vote pour les élections générales. À cette occasion, plusieurs scrutins sont organisés simultanément : l’élection du président de la République, mais aussi des députés, des sénateurs, et des gouverneurs de chacun des 27 États qui composent le pays.

Plus de 156 millions de Brésiliens sont appelés à voter dans le cadre des élections générales dont les bureaux de vote ouvriront ce dimanche. Si députés et sénateurs seront élus parmi les 27 Etats qui composent cette fédération, pour la présidentielle et les gouverneurs, un second tour aura lieu le 30 octobre dans le cas où aucun candidat n’obtient la majorité absolue. Surtout, ce type d'élections obéit à un processus complexe où quelques 27.000 candidats sont déclarés.

Pour qui vote-t-on ?

À l’occasion du premier tour des élections générales, cinq scrutins sont organisés simultanément. Les Brésiliens devront tout d’abord élire leur futur président de la République. La Constitution impose que les candidats soient nés au Brésil, qu’ils aient au moins 35 ans, qu’ils résident dans le pays et qu’ils soient membres d’un parti politique. Chaque candidat doit également se présenter avec un colistier (vice-président).

Cette année, onze candidats sont en lice, et deux grands favoris se dégagent : l’actuel chef de l’État, Jair Bolsonaro (Parti libéral) candidat à sa propre succession récemment soutenu par le footballeur Neymar, et l’ancien président de gauche Luiz Inacio da Silva, dit Lula (Parti des travailleurs). Ils sont respectivement crédités de 31 % et 47 % des intentions de vote dans les derniers sondages.

Par ailleurs, les Brésiliens devront également élire les députés des États (Assemblées législatives des États fédérés), les députés fédéraux (Chambre des députés fédérale) et les gouverneurs de chacun des 27 États qui composent le pays. Chacun d’entre eux doit être élu pour un mandat de quatre ans. Un tiers des 81 sièges de sénateurs sont aussi à pourvoir, pour une durée de huit ans.

Au total, 27.169 candidats ont été validés par le Tribunal supérieur électoral (TSE), l’organisme qui gère les élections. Parmi ces candidats, 33,4 % sont des femmes, un chiffre en augmentation par rapport à 2018 (31,7 %) et 49,3 % sont des candidats noirs. En 2018, seuls 44,2 % des candidats se disaient noirs, selon le système local basé sur l’autodéclaration.

Qui peut voter ?

Selon les chiffres officiels du TSE, 156.454.011 Brésiliens sont attendus ce dimanche dans les bureaux de vote. C’est 6 % de plus que lors du dernier scrutin en 2018. Au Brésil, le vote est obligatoire pour tous les citoyens âgés de 18 à 70 ans, néanmoins, on peut voter à partir de 16 ans et après 70 ans mais dans ce cas le scrutin demeure facultatif. Pour ceux qui refuseraient de se déplacer dans les urnes, ils s’exposent à une modeste amende symbolique de 3,51 réais, soit environ 70 centimes d’euro.

Comment vote-t-on ?

Pour participer à ces élections générales, les Brésiliens doivent voter sur des urnes électroniques. Chaque électeur doit taper un code qui correspond à celui du candidat, à deux chiffres pour le président et les gouverneurs, trois pour les sénateurs, quatre pour les députés fédéraux et cinq pour les députés des assemblées de chaque État.

Une fois le choix confirmé, le vote est transmis aux serveurs du Tribunal supérieur électoral, qui le valide définitivement. Ce système présente l’avantage d’obtenir des résultats rapides, environ deux heures après la fermeture des bureaux de vote, mais il est régulièrement critiqué pour les potentiels risques de fraudes qui émanent de son caractère électronique.

Concernant le mode de vote, le président de la République, les sénateurs et les gouverneurs sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours, et les députés d’État ainsi que les députés fédéraux sont élus à la proportionnelle à listes ouvertes (les partis présentent des listes sans ordre ni position préalable).

Quels enjeux ?

Ces élections générales au Brésil interviennent dans un contexte bien particulier. D’abord parce que le pays fait face à une grave crise économique avec une inflation proche des 10% et environ 60 millions de Brésiliens qui se trouvent dans une situation de précarité alimentaire, selon un rapport de l’OMS de juillet dernier.

Mais aussi parce que le Brésil traverse une crise politique majeure, marquée par de nombreuses affaires de corruption. Le scandale Petrobas qui avait engendré la destitution de Dilma Rousseff en 2016, la condamnation pour corruption en 2019 de l’actuel candidat Lula, avant que celle-ci ne soit finalement annulée par la Cour suprême, ou encore les nombreuses affaires auxquelles est mêlé le président Jair Bolsonaro, dont le bilan après quatre années au pouvoir est pour le moins mitigé. Les Brésiliens attendent donc beaucoup de ces élections qui pourraient marquer un tournant pour le pays.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités