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La Corée du Nord tire deux nouveaux missiles balistiques

En réponse à la menace croissante du Nord, Séoul, Tokyo et Washington ont conduit des manoeuvres militaires conjointes.[ANTHONY WALLACE / AFP]

La Corée du Nord a tiré deux nouveaux missiles balistiques dans la nuit de samedi à dimanche, quelques heures après la fin de manoeuvres militaires conjointes ayant impliqué un porte-avions américain à propulsion nucléaire au large de la péninsule coréenne.

Il s'agit des septième et huitième missiles balistiques tirés par la Corée du Nord en deux semaines. Ces nouveaux tirs interviennent peu après les manoeuvres militaires américaines.

Plus tôt samedi, Pyongyang avait défendu la récente accélération de ses essais d'armement comme une «réaction légitime» face à des «menaces militaires directes des Etats-Unis».

Face à des négociations restées dans l'impasse, Pyongyang a intensifié ses activités liées à ses programmes d'armement interdits, tirant un missile balistique de portée intermédiaire passé au-dessus du Japon la semaine dernière. Et des responsables et des experts ont averti que le régime nord-coréen avait achevé les préparatifs d'un nouvel essai nucléaire.

L'inquiétude des pays voisins

L'armée sud-coréenne a communiqué dimanche avoir «détecté entre 1h48 et 1h58 deux missiles balistiques de courte portée tirés depuis la zone de Munchon dans la province de Kangwon vers la mer de l'Est», aussi appelée mer du Japon.

Les missiles «ont volé (sur une distance) d'approximativement 350 kilomètres à une altitude de 90 kilomètres», a rapporté l'état-major interarmes de Séoul dans un communiqué, évoquant une «grave provocation».

Tokyo a également confirmé le tir des deux missiles, les gardes-côtes japonais affirmant qu'ils semblaient être retombés en dehors de la zone économique exclusive japonaise. Le vice-ministre de la défense japonais, Toshiro Ino, a fait savoir que Tokyo analysait les missiles, ajoutant que «l'un ou l'autre pourrait être un missile balistique lancé par un sous-marin (SLBM)».

Séoul a déclaré le mois dernier avoir détecté des éléments indiquant que le Nord se préparait à tirer un SLBM, un engin que Pyongyang a testé pour la dernière fois en mai.

Le commandement Indo-Pacifique des Etats-Unis (IndoPacom) a de son côté affirmé dans un communiqué «consulter étroitement ses alliés et partenaires», ajoutant que le tir met en évidence le caractère «déstabilisant» des programmes de missiles nord-coréens.

Essais et exercices

Les tirs de missiles de la Corée du Nord visent habituellement à développer de nouvelles capacités. Mais ses essais récents «depuis différents endroits et à des moments différents de la journée peuvent avoir pour objectif de démontrer (leur) état de préparation militaire», estime Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Seoul. 

«Ce n'est pas simplement à des fins d'autodéfense et de dissuasion comme le prétend Pyongyang», a-t-il estimé auprès de l'AFP. Selon lui, «le régime de Kim tente de contraindre Séoul, Tokyo et Washington à abandonner leur coopération sécuritaire».

La Corée du Nord mène depuis le début de l'année un nombre record d'essais. Le pays a adopté en septembre une nouvelle doctrine affirmant que son statut de puissance nucléaire est «irréversible».

En réponse à la menace croissante du Nord, Séoul, Tokyo et Washington ont conduit des manoeuvres militaires conjointes. Le porte-avions américain USS Ronald Reagan et son groupe de frappe ont ainsi été redéployés dans la zone la semaine dernière. 

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