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Vodka offerte par Poutine, attaques contre Zelensky... Un enregistrement de Silvio Berlusconi ébranle la coalition de Giorgia Meloni

Silvio Berlusconi est au centre d'une vive polémique en Italie. [Andreas SOLARO / AFP]

En Italie, un enregistrement audio de Silvio Berlusconi qui a fuité mercredi provoque le malaise dans la coalition menée par la leader d'extrême droite Giorgia Meloni. On y apprend que le chef du parti Forza Italia échange avec Vladimir Poutine et considère Volodymyr Zelensky comme responsable de la guerre en Ukraine.

Avis de tempête pour Giorgia Meloni, la future Première ministre italienne. Son allié Silvio Berlusconi, chef du parti Forza Italia avec qui elle espère former un gouvernement, est au centre d'une vive polémique.

Dans un enregistrement audio qui a fuité dans la presse, on entend le politicien de 86 ans faire étalage de ses relations privilégiées avec Vladimir Poutine. «J'ai un peu renoué le contact avec le président Poutine, un peu beaucoup, dans le sens où pour mon anniversaire, Poutine m'a envoyé 20 bouteilles de vodka et une très gentille lettre. J'ai répondu en lui envoyant des bouteilles de Lambrusco et une très gentille lettre. Il m'a dit que j'étais le premier de ses cinq vrais amis», raconte l'ancien Premier ministre.

Zelensky accusé de «tripler les attaques» contre les séparatistes

Dans la suite de cet enregistrement audio, dont une nouvelle partie a fuité mercredi soir, Silvio Berlusconi semble faire porter la responsabilité de la guerre au président ukrainien Volodymyr Zelensky.

«En 2014 à Minsk, au Bélarus, un accord est signé entre l'Ukraine et les deux républiques nouvellement constituées dans le Donbass pour un accord de paix et que personne n'attaque personne. Un an plus tard, l'Ukraine jette aux orties cet accord et commence à attaquer les frontières des deux républiques. [Puis] Zelensky arrive et triple les attaques contre les deux républiques», ajoute le magnat.

Panique chez forza italia

Ces propos ont semé la stupéfaction dans le camp de Giorgia Meloni, favorable à un soutien renforcé à l'Ukraine et aligné sur une position atlantiste. En toute hâte, Forza Italia a diffusé un communiqué pour clarifier la position du parti et de Silvio Berlusconi vis-à-vis de la Russie et de l'Ukraine, «en ligne avec celle de l'Europe et des Etats-Unis».

Face au tollé soulevé, Silvio Berlusconi a tenu à préciser dans un communiqué que sa «position personnelle et celle de Forza Italia ne s'écartent pas de celle du gouvernement italien, de l'Union européenne, de l'Alliance atlantique ni sur la crise en Ukraine ni sur les autres grands sujets de politique internationale». Il a également souligné qu'il serait «impossible de parvenir à la paix si les droits de l'Ukraine ne sont pas protégés de manière adéquate».

la coalition fragilisée ?

Alors que Giorgia Meloni cherche à constituer un gouvernement de coalition des droites avec Forza Italia de Silvio Berlusconi et la Ligue de Matteo Salvini, la polémique tombe au pire des moments.

«Berlusconi en roue libre», «Berlusconi sans frein», «Meloni otage des pro-Russes», «Meloni, la roulette russe» : la presse italienne n'a pas manqué de souligner le malaise provoqué par les confidences du milliardaire à des députés de son parti.

Selon la Stampa, la polémique pourrait coûter la place d'Antonio Tajani, un pro-européen proche de Berlusconi et pressenti pour le ministère des Affaires étrangères.

Pendant la campagne électorale, Berlusconi avait déjà provoqué l'indignation en affirmant que Vladimir Poutine avait voulu renverser le gouvernement de Kiev pour y mettre à la place des «gens biens».

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