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Élections de mi-mandat aux États-Unis : un scrutin souvent défavorable au président en place

Si Joe Biden perd sa majorité, il rencontrera des difficultés pour promulguer des lois durant la deuxième partie de son mandat. [Mandel NGAN / AFP]

Souvent défavorables au président en place, les élections américaines de mi-mandat ont lieu ce mardi 8 novembre. Joe Biden pourrait perdre sa majorité.

Les Américains sont appelés aux urnes, ce mardi 8 novembre, pour les élections de mi-mandat qui visent à renouveler une part importante du Congrès. Le scrutin s'annonce crucial pour Joe Biden, qui peut perdre sa majorité. Or, ces vingt dernières années, les «midterms» ont souvent été défavorables au président en place.

La totalité des sièges de la Chambre des représentants, au nombre de 435, est renouvelée lors des élections de mi-mandat. Il en va de même pour un tiers des 100 sièges du Sénat.

L'enjeu est colossal puisqu'un président qui perd sa majorité a fatalement des difficultés à promulguer des lois durant la suite de son mandat. Depuis 1954, cette situation s'est produit à cinq reprises, à une fréquence accrue ces trente dernières années.

1954 : Dwight D. Eisenhower

En 1954, les républicains, menés par le président Eisenhower, se sont vus confisquer 18 sièges à la Chambre des représentants et deux au Sénat. Ils ont ainsi perdu la majorité.

Opérée dans un contexte de répression et de maccarthysme, cette percée des démocrates a eu des effets à long terme puisque les républicains n'ont pas récupéré le contrôle du Sénat avant 1980. Ils ont en outre dû attendre 1994 pour redevenir majoritaires à la Chambre.

1994 : Bill Clinton

Lors de son premier mandat, le démocrate Bill Clinton a lui aussi perdu sa majorité dans les deux chambres du Congrès lors des midterms. En 1994, les républicains sont en effet parvenus à gagner huit sièges au Sénat et 54 à la Chambre des représentants.

Leur victoire a obligé Bill Clinton à renoncer à sa réforme de l'assurance santé. Les républicains ont notamment profité de leur majorité pour faire passer le Defense of Marriage Act, une loi fédérale qui permet aux Etats de ne pas reconnaître le mariage gay. Elle a par la suite été en partie invalidée, en 2013.

2006 : George W. Bush

Après la «révolution républicaine» de 1994, l'année 2006 a été à l'inverse marquée par une «vague démocrate». Le camp du président George W. Bush s'est vu ravir six sièges au Sénat et 31 à la Chambre des représentants.

La présidence de cette dernière avait alors été attribuée à Nancy Pelosi. Elle était la première femme à accéder à ce poste, qu'elle occupe toujours aujourd'hui.

Le rejet de la guerre en Irak, l'insatisfaction liée à la gestion des conséquences de l'ouragan Katrina et la popularité en berne du président George W. Bush ont été identifiés comme les causes de cette défaite des républicains.

2010 : Barack Obama

Affaiblis, les républicains n'avaient pas pu empêcher le président Barack Obama de faire passer sa réforme de l'assurance santé durant la première partie de son mandat. Les midterms ont tout changé puisqu'ils ont été marqués par une forte poussée républicaine.

En 2010, les démocrates sont parvenus à conserver le Sénat, où ils n'ont cédé que six sièges, mais ont perdu leur majorité à la Chambre des représentants. Les républicains y ont gagné 63 sièges, soit davantage que lors de l'historique «révolution républicaine» de 1994.

2018 : Donald Trump

Les nombreuses polémiques créées par le président Trump et la promesse des démocrates de protéger la couverture santé des Américains ont suffi à fragiliser la majorité républicaine en 2018.

Lors des élections de mi-mandat cette année-là, Donald Trump s'est renforcé au Sénat en prenant trois sièges démocrates mais ces derniers ont pris possession de la Chambre des représentants en raflant 38 sièges.

Ces élections ont été marquées par un nombre record de femmes élues. Elles ont notamment lancé la carrière d'Alexandria Ocasio-Cortez, devenue à 29 ans la plus jeune élue de l'histoire du Congrès.

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