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Guerre en Ukraine : ce que l'on sait du retrait des forces russes de Kherson

Au lendemain de l'annonce faite par le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, d'un retrait des forces russes de la rive droite du fleuve Dniepr dans la région de Kherson en Ukraine, l'armée russe a annoncé ce jeudi avoir bel et bien commencé à se replier du territoire. Voici ce que l'on sait.

La situation s'accélère à Kherson. L'armée russe vient de confirmer le repliement de ses soldats du territoire ukrainien ce jeudi 10 novembre, alors que les autorités ukrainiennes se montraient circonspectes dans la matinée, suite à la première annonce faite la veille par la Russie concernant le retrait de ses forces à Kherson.

«Des unités du contingent de troupes russes manœuvrent vers des positions aménagées sur la rive gauche (à l'est) du fleuve Dniepr, conformément au plan approuvé» la veille, a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. 

Selon Valery Zaloujny, le commandant en chef de l'armée ukrainienne, les Russes se retireraient de Kherson suite aux douze localités du territoire reprises récemment, accentuant considérablement la pression d'une contre-offensive des forces ukrainiennes.

Mais près de neuf mois après le début de l'invasion, le conflit a causé la mort ou blessé plus de 100.000 soldats de chaque côté, et une victoire militaire est «probablement» impossible pour un camp comme pour l'autre, a par ailleurs estimé le chef d'état-major américain, le général Mark Milley. 

MÉFIANCE DU CÔTÉ DE KIEV

Kiev se montrait encore ce matin circonspect, s'attendant à devoir continuer à se battre pour conquérir cette capitale régionale prise par Moscou, ne distinguant pas le moindre mouvement des forces russes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait ainsi déclaré mercredi soir que son pays réagissait avec une «extrême prudence» à l'annonce du retrait russe. 

«L'ennemi ne nous fait pas de cadeau, ne manifeste pas de ‘geste de bonne volonté’, nous devons tout gagner», a ajouté Volodymyr Zelensky

Reste que, le retrait russe semble bel et bien être en cours, le Kremlin ayant repoussé aussi longtemps que possible ce retrait humiliant, la situation étant devenue de plus en plus difficile face à une armée ukrainienne visant les lignes d'approvisionnement russes, à l'aide d'armements modernes livrés par les Occidentaux.

L'étau se resserre pour les russes

Alors que l’armée russe s’était déjà retirée de la région du Kharkiv en septembre dernier, le nouveau tour de force des Ukrainiens pourrait donc faire son effet, un peu plus d’un mois après que le président russe Vladimir Poutine a revendiqué l'annexion de la région de Kherson et de trois autres régions ukrainiennes. 

Un cinglant revers pour Moscou, puisque cela vient aussi se produire au moment où, Vladimir Poutine avait pourtant annoncé dès septembre une mobilisation partielle de 300.000 personnes pour l'effort de guerre.

Le commandant en chef ukrainien Valery Zaloujny a également affirmé que «l'avancée des troupes (de Kiev) dans la défense ennemie dans la direction de Kherson avait atteint 36,5 km depuis le 1er octobre». Ajoutant également que la superficie reprise par l'armée ukrainienne représentait «1.381 km2», répartis sur 41 localités et ce, en l'espace de quarante jours.

A noter que la région de Kherson et ses 280.000 habitants est un enjeu majeur pour Moscou, ayant constitué la principale prise russe, après la conquête de la ville dans les premiers jours de l'offensive contre l'Ukraine. De plus, le territoire est frontalier à celui de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014.

 des civils «Déportes», dénonce kiev

Selon Kiev, l’armée russe «évacuait» déjà les civils de la rive droite du Diepr depuis plusieurs semaines. Des opérations qualifiées de «déportations» par l'Ukraine. De son côté, la Russie a évoqué des transferts de population, évalués à 115.000 personnes, selon le général russe Sergueï Sourovikine.

D'après  Amnesty International, la Russie a par ailleurs probablement commis «des crimes contre l'humanité», via le transfert de force vers son territoire ou dans des zones sous contrôle de séparatistes prorusses des civils ukrainiens originaires de zones que ses troupes occupaient en Ukraine.

«Des enfants ont été séparés de leurs familles (...) en violation du droit humanitaire international», a dénoncé l'ONG.

Si la Commission européenne a annoncé mercredi une aide de 18 milliards d’euros à l’Ukraine pour 2023, le plus haut responsable militaire américain Mark Milley a cependant rappelé que selon lui, il existerait «une fenêtre d'opportunité pour la négociation», sans quoi la fin de la guerre ne pourrait pas être envisageable avec seulement des moyens militaires.

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