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Istanbul : au moins 6 morts et 81 blessés dans un attentat attribué aux Kurdes du PKK

Selon le gouvernement turc, l'auteur de l'attentat serait une femme. [YASIN AKGUL / AFP]

Un attentat à la bombe a fait 6 morts et 81 blessés ce dimanche après-midi dans une artère commerçante et très fréquentée d'Istanbul. Une femme syrienne, qui a agi sur ordre des Kurdes du PKK selon la police, a été arrêtée.

Au moins 6 personnes ont été tuées et 81 ont été blessées dimanche, en Turquie, dans une explosion survenue dans l'artère commerçante d'Istiklal, au cœur d'Istanbul.

Parmi les victimes, toutes turques, figurent une fillette de 9 ans tuée avec son père et une adolescente de 15 ans, morte avec sa mère. L'attaque n'a pas été revendiquée.

une syrienne arrêtée

La principale suspecte a été arrêtée. Selon la police, il s'agit d'une femme syrienne qui a reconnu avoir agi sur ordre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

La jeune femme serait entrée clandestinement en Turquie en passant par Afrine, localité du nord-est syrien contrôlée par des soldats turcs et leurs supplétifs syriens. La police affirme qu'elle aurait pris ses ordres à Kobané, également dans le nord-est de la Syrie et largement contrôlée par des mouvements kurdes alliés au PKK.

Selon le ministre de l'Intérieur Süleyman Soylu, 46 autres suspects ont été arrêtés, dont certains au même endroit que la jeune femme.

repérée par une caméra de surveillance

L'engin explosif était composé de «TNT de forte puissance», selon la police qui affirme avoir découvert dans l'appartement une importante somme en euros et des pièces d'or dans un sac, ainsi qu'un pistolet et des cartouches.

Selon le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, une «femme s'est assise sur un banc pendant 40 à 45 minutes et, une ou deux minutes après, il y a eu une explosion».

Les médias turcs ont partagé l'image tirée d'une caméra de surveillance sur l'avenue d'Istiklal, montrant une jeune femme en pantalon de treillis, coiffée d'un ample foulard noir, qui s'enfuit en courant dans la foule, désignée comme la poseuse de bombe.

les kurdes mis en cause

Le ministre de l'Intérieur a accusé les forces kurdes des YPG, les Unités de défense du peuple, qui contrôlent la majeure partie du Nord-Est de la Syrie, d'être responsables de l'attentat. Pour Ankara, les YPG et le PKK sont des mouvements «terroristes».

«Nous estimons que l'ordre de l'attentat a été donné de Kobané», a ajouté le ministre. La ville de Kobané est restée célèbre pour la bataille qui, en 2015, a permis aux forces kurdes de repousser Daesh avec le soutien américain. Elle reste contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dont les YPG, alliées au PKK, sont une composante majeure.

Le PKK, une organisation terroriste pour la Turquie et l'UE

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara mais aussi par les Etats-Unis et l'Union européenne, est en lutte armée contre le gouvernement turc depuis le milieu des années 1980. Il a été souvent été rendu responsable par le passé d'attentats sanglants sur le sol turc.

En décembre 2016, un double attentat près du stade de foot de Besiktas, à Istanbul (47 morts dont 39 policiers et 160 blessés) avait été revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), groupe radical kurde proche du PKK.

Le PKK est par ailleurs au cœur d'un bras de fer entre la Suède et la Turquie qui bloque depuis mai l'entrée de Stockholm, accusé de mansuétude envers le PKK, dans l'Otan.

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