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Salah Hamouri : l’avocat franco-palestinien expulsé aujourd’hui vers la France

palestine L’épouse de l’avocat a fustigé la décision, jugée «ahurissante au regard du droit international». [ABBAS MOMANI / AFP]

L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri doit être expulsé ce dimanche 4 décembre vers la France. Membre présumé du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), il était qualifié de «terroriste» par Israël, mais détenu sans accusation formelle.

C’est officiel. Malgré le désaccord du Quai d’Orsay quant à l’expulsion par Israël de Salah Hamouri, l’Etat hébreu a validé la sortie de sa détention administrative. L’avocat franco-palestinien devrait de ce fait arriver sur le sol français ce dimanche.

Né à Jérusalem-Est, la partie de la ville annexée et occupée par Israël, Salah Hamouri ne disposait que d’un permis de résidence, révoqué l’an dernier par les autorités.

Terroriste présumé

Le ministère français des Affaires étrangères avait estimé, ce jeudi 1er décembre, que l’avocat devait «pouvoir mener une vie normale à Jérusalem», où il est né et résidait jusqu’alors.

«La France suit la situation de très près et au plus haut niveau», a également assuré le ministère, rappelant que le président Emmanuel Macron avait abordé son cas lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, Yaïr Lapid.

De son côté, le ministère israélien de l’Intérieur avait martelé que l’avocat franco-palestinien était un «terroriste» du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).

«Depuis son plus jeune âge, Salah Hamouri soutient des actes terroristes et a profité pour cela de son permis de résidence en Israël», avait-il souligné. «Il a agi pour recruter des personnes (pour commettre des attentats présumés, ndlr), et a même projeté d’attenter à la vie du rabbin Ovadia Yosef.»

Une situation «ahurissante»

Salah Hamouri avait été arrêté et emprisonné à plusieurs reprises en Israël, notamment entre 2005 et 2011 pour participation à la tentative d'assassinat d'Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d'Israël et fondateur du parti ultra-orthodoxe Shass.

En mars, il avait enfin été condamné à trois mois de détention administrative, une peine prolongée une première fois en juin, puis en septembre par la justice militaire. Pour ses défenseurs, ces décisions seraient arbitraires : controversée, cette mesure permet en effet au pays d’incarcérer des suspects sans accusation formelle.

Salah Hamouri nie en bloc appartenir au FPLP. Le 30 novembre dernier, ses avocats avaient été notifiés de son expulsion ce dimanche «à l’oral». «C’est désespérant, ahurissant», avait réagi dans la foulée son épouse, Elsa Lefort, auprès de l’AFP.

«Au regard du droit international, faire une expulsion forcée relève du crime de guerre», avait-elle encore affirmé. «Cela pourrait avoir des conséquences au niveau de la justice internationale.»

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