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Allemagne : un vaste réseau d’extrême droite préparant un coup d’Etat et une attaque du Parlement démantelé

Le réseau avait planifié une attaque armée contre les lieux institutionnels de référence en Allemagne, à commencer par le Parlement. [Kay Nietfeld/AP]

La justice allemande a annoncé ce mercredi 7 décembre le démantèlement d’un large réseau d’extrême droite dont l’objectif était de renverser le pouvoir en place. Pour y parvenir, il avait planifié une attaque armée contre les lieux institutionnels de référence en Allemagne, à commencer par le Bundestag.

Une opération policière décrite comme la plus vaste jamais menée en Allemagne. La justice allemande a annoncé ce mercredi le démantèlement d’un large réseau d’extrême droite, dont l’objectif était de renverser le pouvoir en place. Pour cela, il avait prévu d'attaquer des lieux institutionnels de référence en Allemagne, comme le Parlement.

Le groupuscule a été soupçonné par les enquêteurs «d'avoir fait des préparatifs concrets pour pénétrer violemment dans le Bundestag allemand avec un petit groupe armé», selon un communiqué publié par les procureurs en charge du dossier.

«Nous soupçonnons qu'une attaque armée contre les organes constitutionnels était prévue», a affirmé le ministre de la Justice, Marco Buschmann, sur Twitter, se félicitant aussi de la mise en place d’une «large opération antiterroriste».

Pour cette opération, 3.000 membres des forces de l’ordre ont été mobilisés sur tout le territoire allemand et plus de 130 perquisitions ont été menées. Ces dernières ont entraîné l’arrestation de 25 personnes en Allemagne, une en Italie et une autre en Autriche. Outre ces interpellations, 27 personnes ont été ciblées par l’enquête pour des soupçons d’appartenance à la cellule criminelle selon le parquet.

«Venir à bout de l’ordre étatique en Allemagne»

Le réseau, fondé fin 2021, avait «pour objectif de venir à bout de l'ordre étatique existant en Allemagne et de le remplacer par une forme d'Etat propre», d’après le parquet de Karlsruhe en charge des affaires liées à la sécurité de l’Etat. Pour y parvenir, il comptait s’appuyer sur «l'utilisation de moyens militaires et de la violence contre les représentants de l'Etat».

Les procureurs ont assuré que ses membres sont «unis par un profond rejet des institutions de l'Etat et de l'ordre fondamental libéral et démocratique de la République fédérale d'Allemagne, qui a fait grandir chez eux, au fil du temps, la décision de participer à leur élimination par la violence et de se lancer dans des actes préparatoires concrets à cet effet».

Pour parvenir au «changement de système» souhaité, le groupuscule était «conscient qu’il y aurait des morts», voyant cette partie comme «une étape intermédiaire jugée nécessaire».

L'extrême droite au premier rang des menaces

Ces dernières années, les violences d’extrême droite ont détrôné le risque jihadiste au premier rang des menaces à l’ordre public mises en place par les autorités allemandes.

Dans ce réseau mis en échec, les membres ont montré de l’approbation pour les théories de la mouvance QAnon, un groupe conspirationniste d’extrême droite venue des Etats-Unis, selon le parquet.

Au printemps dernier, les forces de l’ordre avaient déjà démantelé un groupuscule d’extrême droite projetant de commettre des attentats en Allemagne et d’enlever le ministre de la Santé, à l'origine des mesures de restriction contre le Covid-19.

Une organisation structurée et des contacts russes

Les investigations ont déterminé que les membres du réseau sont convaincus que le pays est dirigé par «un Etat-profond», dont la libération proviendra de «l’Alliance», une société secrète composée de gouvernements, de services de renseignement et de militaires de divers pays, dont les Etats-Unis et la Russie. Un des dirigeants du groupuscule avait d’ailleurs pris contact avec des représentants russes, sans que l’enquête ne puisse déterminer si ces derniers ont accepté ses demandes.

La justice allemande a fait état d’une organisation très structurée, répartie entre «un organe central», un «bras militaire et des commissions diverses liées à la justice, la santé ou encore les affaires étrangères.

Les membres du «bras militaire», composés majoritairement d’anciens militaires, étaient notamment chargés de l'achat d'équipements, de l'entraînement aux armes et du recrutement. En octobre dernier, certains de ses membres avaient repéré des casernes de la Bundeswehr pouvant accueillir leurs troupes après le coup d’Etat programmé.

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