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Guerre en Ukraine : quel est le bilan de l’aide apportée par la France ?

Selon les chiffres de l’Élysée, au total 2,7 milliards d’euros ont été dépensés jusqu'à présent par la France pour aider l'Ukraine. [Jose JORDAN / AFP]

Ce mardi 13 décembre, se tiennent à Paris deux conférences successives d'aide à l'Ukraine. De nombreuses mesures et engagements viendront s’ajouter au bilan déjà important de l’aide totale apportée par la France. L'occasion de faire le point.

Une promesse plus que respectée. Alors que s’organise ce mardi une conférence bilatérale présidée par Emmanuel Macron dans le but d’organiser et planifier la résilience et la reconstruction de l’Ukraine le plus rapidement possible, le bilan total de l’aide apportée par la France est déjà considérable.

Selon les chiffres de l’Élysée, les deux milliards d’euros d’aide promis par le président de la République ont déjà été dépassés. En effet avec l’aide militaire à hauteur de 750 millions d’euros pour le moment, l’aide humanitaire représentant 371,6 millions d’euros, l’aide financière de 1,6 milliard d’euros et l’aide judiciaire de 13,9 millions d’euros, au total 2,7 milliards d’euros ont été dépensés.

A titre comparatif, l’Europe comptabilise 60,1 milliards d’euros d’aide pour le moment, la France représente donc 4,55 % de ce budget.

Ce dimanche, à l'occasion d'un entretien avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Emmanuel Macron a réaffirmé auprès de ce dernier «que l’Ukraine pourra compter aussi longtemps qu’il le faudra sur l’appui de la France pour voir sa souveraineté et son intégrité territoriale pleinement rétablies», a fait savoir l'Élysée.

soutien militaire important

Néanmoins, outre des fonds, la France a aussi apporté son soutien en matière d’armement militaire à travers des «cessions», visant à renforcer la capacité opérationnelle des forces armées ukrainiennes dans les domaines aux enjeux de portée stratégique comme l’artillerie, la mobilité sous blindage et la défense sol-air notamment.

Ainsi cela regroupe les équipements de combattants, des armements antichars et anti-aériens, 18 canons Caesar, des munitions, des véhicules blindés VAB et de transport, 6 canons TRF1 de 155 mm, du carburant, 2 lance-roquettes unitaires (LRU) et 2 systèmes Crotales de défense anti-aérienne, toujours selon les données transmises par l'Elysée.

Emmanuel Macron a également mis en place un Fonds spécial d’une dotation de 200 millions d’euros, permettant à l’Ukraine d’acheter directement auprès des industriels le matériel nécessaire pour l’effort de guerre.

Afin de mieux parer les attaques russes il faut aussi former les soldats en les accompagnant grâce à des «formations». Le pays s’est d’ailleurs engagé à former 2.000 soldats dans un premier temps, sur les 15.000 qui seront formés par l’Union européenne (UE) dans le cadre de l’opération PSDC «EUMAM3» (European military assistance mission). A ce jour, plus de 400 spécialistes militaires ukrainiens ont déjà été formés en France, rapporte l’Élysée.

Accueil Des réfugiés et aide aux populations locales

Après huit mois de guerre, cinq millions d’Ukrainiens ont dû fuir leur pays. Si plus de 100.000 ont été accueillis en France dans le cadre d’une protection temporaire, 20.000 d’entre eux ont été inscrits dans le système éducatif français.

Des programmes de bourses de stages intensifs en français langue étrangère ont été financés par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, avec l’Agence Campus France.

Toutefois, pour ceux qui sont restés là-bas, des ONG humanitaires ont dû être déployées, notamment pour évacuer des militaires blessés et des enfants victimes de cancer. 

En effet, avec la destruction des infrastructures civiles et administratives les Ukrainiens peinent à se faire soigner ou simplement à se chauffer durant l’hiver. Pour cela, la France a envoyé quelques 100 générateurs en novembre, en plus du «bateau pour l’Ukraine» fin septembre, acheminant 2.600 tonnes au total de vivres répondant aux besoins prioritaires exprimés par les autorités ukrainiennes.

justice pour les victimes du conflit

Suite au massacre de Boutcha, près de Kiev en mars dernier, une enquête indépendante avait été lancée par l’ONU concernant de potentiels «crimes de guerre».

Les images de dizaines de cadavres jonchant les rues de la ville avaient ému le monde entier et l’identification des corps, pour la plupart visiblement des civils, semblait compliquée tant ils étaient nombreux (plus de 410 d’après le gouvernement ukrainien). Dans ce contexte, les occidentaux avaient décidé de durcir les mesures contre la Russie.

La France avait alors soutenu à hauteur de 13,9 millions d’euros la Cour pénale internationale et le Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU. De plus, des médecins légistes et des gendarmes de l’IRCGN ont été déployés à Boutcha et à Kharkiv, suivi d’un don de laboratoire mobile d’analyse ADN.

Ces mesures devraient permettre d’aider à identifier les nombreuses victimes recherchées ou non par leur famille, mais aussi alimenter sur base de preuves concrètes l’enquête à l’encontre de Moscou et leurs agissements depuis le début de la guerre en février dernier.

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