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États-Unis : Tout comprendre sur l’affaire des documents confidentiels de Joe Biden

Joe Biden est pointé du doigt pour avoir conservés chez lui des documents confidentiels Joe Biden est pointé du doigt pour avoir conservé chez lui des documents confidentiels. [MANDEL NGAN / AFP ]

Plusieurs documents confidentiels ont été retrouvés au domicile de Joe Biden mais également dans les bureaux d’un cercle de réflexion autrefois fréquenté par le président des États-Unis. Une affaire très délicate pour le chef d’État alors qu’il envisage de se présenter aux prochaines élections.

Alors qu’il commençait enfin à regagner en popularité, Joe Biden se retrouve dans l’embarras depuis la découverte de documents confidentiels dans les bureaux d’un cercle de réflexion où il officiait et dans sa propre maison. Une affaire très délicate qui pourrait mettre en péril la candidature du président des États-Unis à sa réélection en 2024.

Quels sont les documents en question ?

Des documents ont d’abord été retrouvés en novembre dernier dans un bureau du Penn Biden Center for Diplomacy and Global Engagement, un cercle de réflexion relié à l’Université de Pennsylvanie où Joe Biden a été professeur honoraire de 2017 à 2019. Il s’agirait de documents datant de l’administration Obama, lorsque Joe Biden était vice-président des États-Unis (2009-2017). L’affaire n’a cependant éclaté dans la presse américaine que la semaine dernière après la découverte de CBS News, qui a appris que le procureur de Chicago avait été chargé d’examiner les documents en question.

Selon les informations de CNN, les papiers comportaient notamment des notes de service des renseignements américains sur des sujets comme l’Ukraine, le Royaume-Uni ou encore l’Iran. Il s’agirait d’un «petit nombre» de documents, une dizaine selon les médias américains, qui ne contiennent pas de secrets nucléaires. 

Ces documents classés confidentiels ont été retrouvés par les avocats de Joe Biden, alors qu’ils fermaient ce bureau de Washington. Ils ont alors informé les Archives nationales de la découverte et leur ont transféré les documents en question.

Entre jeudi et samedi dernier, la Maison blanche a indiqué qu’à nouveau, un «petit nombre» de documents confidentiels avaient été retrouvés dans la résidence privée de Joe Biden à Wilmington, dans le Delaware, par ses avocats. Après leur première découverte dans son ancien bureau à Washington, ses avocats ont inspecté ses deux résidences privées où des archives «auraient pu être transférées pendant la transition de 2017».  Ils ont donc affirmé avoir trouvé au total six pages de documents classifiés près du garage de la maison, qu’ils ont immédiatement transmis à des représentants du ministère de la Justice.

Pourquoi la découverte de ces documents embarrasse Joe Biden ?

Si cette affaire met Joe Biden dans l’embarras, c’est parce qu’une loi datant de 1978, le Presidential Records Act, oblige les présidents et vice-présidents américains à transmettre, à l'issue de leur mandat, l'ensemble de leurs emails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales. Les documents des présidents et vice-présidents doivent être transmis aux Archives dès qu’ils quittent leurs fonctions. Une autre loi sur l’espionnage interdit par ailleurs la conservation de documents confidentiels dans des lieux non-autorisés et sécurisés.

Après cette découverte, Joe Biden a plaidé «l’erreur» et a assuré que ces documents auraient été placés «par inadvertance». Il a affirmé coopérer pleinement avec les autorités et a souligné que ses avocats avaient immédiatement informé les Archives nationales et le ministère de la Justice au moment de la découverte de ces documents.

Cependant, les opposants au président démocrate ont souligné le manque de transparence de ce dernier, puisque ses équipes ont attendu deux mois et les révélations dans la presse pour reconnaître la découverte des premiers documents, qui datait du mois de novembre.

Les Républicains de la commission judiciaire de la Chambre des représentants ont annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête sur la découverte de ces documents classifiés. Le procureur général, Merrick Garland, a annoncé la nomination d'un conseiller spécial pour enquêter sur cette affaire. Elle met d’autant plus Joe Biden dans l’embarras que le démocrate ne cesse de vanter son éthique, en comparaison à son prédécesseur Donald Trump, lui aussi pointé du doigt pour sa gestion des archives présidentielles.

Des similitudes avec l'affaire de Donald Trump ?

Le plus embarrassant pour le président démocrate, c’est la comparaison avec Donald Trump, qui lui aussi a été mis en cause dans la gestion des archives nationales. À la fin de son mandat, Donald Trump avait quitté la Maison blanche en emportant des boîtes entières de dossiers confidentiels. Les Archives nationales avaient alors dû batailler pour les récupérer. En janvier 2022, elles avaient obtenu la restitution de 15 cartons remplis de documents de la part de Donald Trump, dont certains avaient une grande valeur historique.


Cependant, l’agence nationale était convaincue de ne pas avoir récupéré l’intégralité des documents de Donald Trump, et a demandé à la justice fédérale d’enquêter dès février 2022. Le FBI, après plusieurs mois d’investigation, a estimé que l’ancien président conservait encore des documents dans sa villa luxueuse de Floride, à Mar-a-Lago, et a lancé une perquisition spectaculaire en août dernier. Cette action a permis de récupérer une trentaine de boîtes supplémentaires. Un examen a montré que 18 documents classés «top secret», 53 «secrets» et 31 «confidentiels» se trouvaient dans ces cartons. Au total, plus de 300 documents avaient été emportés par Donald Trump à la fin de son mandat.

La principale différence entre l’affaire de Donald Trump et celle de Joe Biden est que les avocats de ce dernier ont immédiatement alerté les autorités lors de la découverte des documents et les ont directement transmis aux Archives nationales. Il a d'ailleurs affirmé prendre l'affaire «très au sérieux», alors que Donald Trump avait crié à la «persécution politique» après la perquisition du FBI à son domicile, en niant ses torts. 

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