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Guerre en Ukraine : tout savoir sur les chars Leopard réclamés par Kiev

Les chars Leopard sont de fabrication allemande Les chars Leopard sont de fabrication allemande. [PATRIK STOLLARZ / AFP]

Depuis plusieurs mois, l'Ukraine réclame à l’Allemagne la livraison de chars Leopard 2, qui devrait, selon Kiev, avoir un impact «significatif» sur le champ de bataille. Toutefois, les Occidentaux ne parviennent pas à s’entendre sur le sujet.

Près d’un an après le début de la guerre en Ukraine, Kiev continue de demander aux Occidentaux un soutien militaire. Depuis des mois, Volodymyr Zelensky réclame la livraison de chars Leopard 2, de fabrication allemande, qui permettraient de faire la différence sur le champ de bataille face à la Russie.

Des chars très efficaces

Les chars Leopard 2 ont été conçus dans les années 1970 par le fabricant allemand Krauss-Maffei, pour remplacer les chars américains M48 Patton et les Leopard 1. Ces chars d'une soixantaine de tonnes ont été produits à environ 3.500 exemplaires. Ils disposent d’un canon lisse de calibre 120 mm, peuvent se déplacer jusqu’à 70 km/h grâce à leurs 1.500 chevaux, et présentent une autonomie de 450 kilomètres. Ils sont également dotés, selon le fabricant, d'une «protection passive intégrale» efficace contre les mines et les lance-roquettes. Ils peuvent abriter un équipage de quatre personnes, et comportent d’autres technologies permettant de localiser et cibler l'ennemi à longue distance.

Selon Kiev, la livraison d’une centaine de ces chars aurait un «effet significatif» sur le champ de bataille face à la Russie. L’Ukraine ne dispose en effet que de modèles plus anciens et plus légers, qui ne présentent pas la même puissance de feu. Les autorités ukrainiennes ont indiqué qu’elles avaient besoin de 300 chars, mais qu’une centaine permettraient déjà de changer le cours de la guerre.

Plusieurs pays européens prêts à les livrer

Ces chars Leopard 2 sont plutôt répandus dans les armées européennes. La Finlande serait équipée de 200 exemplaires, et a affirmé être disposée à en envoyer quelques-uns à l’Ukraine. La Pologne a également déclaré pouvoir en livrer 14. Selon la presse allemande, plusieurs autres pays de l’Otan seraient disposés à en livrer, sans donner plus de détails. Kiev serait en discussion avec une quinzaine de pays au total pour la livraison de ces blindés.

Cette forte disponibilité des chars Leopard en Europe se révèle également être un avantage pour Kiev en cas de livraison, puisque leur entretien et leur maintenance seraient grandement facilités.

Les hésitations de l’Allemagne

Malgré la pression de l’Ukraine, Berlin n’a toujours pas donné son feu vert à la livraison des chars Leopard 2. Le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a toutefois assuré que l’Allemagne ne bloquait pas la décision, et que ses services étaient en train de lancer un inventaire des stocks de Leopard dont disposent son armée et l'industrie.

Si Berlin a de nombreuses fois réitéré son soutien à l’Ukraine, l’Allemagne craint que la livraison de ces chars ne provoque une escalade du conflit, et qu’elle devienne ainsi cobelligérante aux côtés de l’Ukraine aux yeux de la Russie. L’accord de l’Allemagne est cependant obligatoire pour que les autres pays européens qui le souhaitent puissent livrer ces blindés à l’Ukraine, puisqu’ils sont fabriqués sur le sol allemand.

L’Allemagne attendrait également une décision similaire de la part des Etats-Unis pour prendre la sienne. En effet, le chancelier allemand Olaf Scholz aurait déclaré à des élus du Congrès américain à Davos que l'Allemagne ne fournirait des chars lourds à l'Ukraine que si les Etats-Unis en envoyaient également, selon les déclarations d’un haut responsable américain à l’AFP. Cependant, Washington a affirmé ne pas vouloir envoyer ses chars lourds Abrams en Ukraine pour le moment, invoquant des difficultés de maintenance et de formation. Dimanche, lors d'une conférence de presse avec le chancelier allemand, Emmanuel Macron a affirmé que la livraison de chars Leclerc par la France n'était «pas exclue». 

Varsovie a qualifié dimanche d'«inacceptable» l'attitude de l'Allemagne, et dit attendre une «déclaration claire» sur l'envoi ou non de ses chars. Ce lundi, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a indiqué qu'il allait formuler une demande officielle à l'Allemagne pour envoyer ses propres chars à l'Ukraine. La cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a déclaré qu'elle ne s'y opposerait pas. Cependant, la décision finale revient au chancelier Olaf Scholz, qui a jusqu'à présent refusé de se prononcer. 

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