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Démographie : voici les 7 pays où la population décline le plus dans le monde

La Chine devrait perdre d’ici à 2100 la moitié de sa population, passant ainsi de 1,4 milliard à 771 millions d’habitants. [WANG Zhao / AFP]

A l’image de la Chine qui a connu en 2022 une baisse inégalée de sa population en soixante ans, plusieurs pays risquent de voir s'accentuer le déclin de leur population au cours des prochaines décennies. Focus sur les sept pays où le nombre d'habitants décline le plus.

Des humains en moins. Tandis que la Chine s’inquiète, pour l'année dernière, d’une baisse de population inégalée depuis soixante ans, de nombreux pays risquent de connaitre le même sort selon les prévisions de l’ONU. C’est notamment le cas de la plupart des pays européens, ou encore le Japon.

D’après les prévisions de l’ONU en juillet dernier, huit pays seulement dans le monde, concentreront plus de la moitié de l’augmentation prévue de la population mondiale jusqu’en 2050, principalement en Afrique subsaharienne.

Pour les autres, aujourd’hui «deux tiers de la population mondiale vivent dans un pays ou zone où la fécondité au cours de la vie est inférieure à 2,1 naissances par femme, soit à peu près le niveau requis pour une croissance zéro à long terme pour une population à faible mortalité», a indiqué l’ONU.

Et pour cause, l’Europe est le continent dont le taux de fécondité est le plus faible au monde (1,50 enfant par femme en moyenne), contrairement à l’Afrique qui concentre le taux de fécondité le plus élevé, soit 4,18 enfants par femme.

La Corée du Sud 

La République de Corée est le pays où la population décline le plus. Le pays asiatique connaît un taux de fécondité particulièrement inquiétant, à hauteur de 0,8 enfant par femme. Ce chiffre n’a eu de cesse de baisser ces dernières années. En 2017, ce taux était néanmoins légèrement remonté à 1,05 enfant par femme. 

La situation est d’autant plus préoccupante qu’elle s’aggrave à une vitesse plus importante que prévue, selon l’ONU. En 2021, pour la première fois depuis la création de l’État en 1948, la population a diminué à 51.638.809 millions d’habitants, une baisse qui n’était attendue qu’en 2029, voire en 2032, selon une estimation de 2016.

Selon les projections démographiques mondiales des Nations unies et les données de la Banque mondiale, d'ici à 2100, la population sud-coréenne devrait chuter de plus de 50 % pour avoisiner les 24 millions de personnes. 

Singapour 

En seulement soixante ans, Singapour est passé de 6 enfants par femme, à 1,1 seulement d’après les dernières estimations. Si cet Etat n’est pas en guerre, tout comme la Corée du Sud, il souffre notamment de l’émigration, où le nombre de naissances, à l’inverse n’a cessé d’augmenter pour les Singapouriens partis s’installer à l’étranger (45,39 % de naissances ont été répertoriées à l’étranger pour l’année 2015 d’après la Banque mondiale).

L'Ukraine 

Depuis la guerre enclenchée par la Russie en février 2022, sans surprise l’instabilité de l’Ukraine a provoqué le départ de plus de 10 millions de ses habitants vers l’étranger jusqu’à maintenant. 

Reste que, dès 1993, la population ukrainienne a commencé à baisser, jusque-là à son plus haut niveau, soit 52 millions d’habitants. Cela s’explique par son solde naturel. En effet cela correspond à la différence entre le taux de natalité brut et le taux de mortalité brut.

Ainsi en 2014, avant la guerre de Crimée qui a contribué également à cette décroissance, il y a eu 488.937 naissances dans le pays, et 665.498 décès, le solde naturel étant de -176.561. En 2020, le taux de fécondité se situait à 1,2 enfant par femme en Ukraine, l’un des pays les plus peuplés d’Europe. 

L’Italie 

La natalité de l’Italie s'est effondrée ces dernières années avec une population qui est passée sous la barre des 59 millions d'habitants et moins de 400.000 naissances par an en 2021, soit environ deux fois moins que la France. 

L'Institut national de statistique (Istat) estimait à l’époque, qu’il fallait redresser la barre à 500.000 naissances par an d’ici à trente ans, afin de rétablir un semblant d'équilibre démographique. A contrario, si la situation n’évolue pas, la péninsule perdra entre 5 et 8 millions d'habitants d'ici à 2050.

Le Japon

Le Japon, est en déclin démographique (1,3 enfant par femme), avec un pourcentage d'habitants âgés de 65 ans et plus, classé deuxième au monde derrière Monaco, selon les données de la Banque mondiale.

En raison de la baisse rapide du taux de natalité, on estime que le nombre annuel de naissances est tombé l'an dernier sous la barre des 800.000. Pour cette raison, le Japon est «à la limite de l'incapacité de pouvoir continuer à fonctionner en tant que société», a relevé le Premier ministre Fumio Kishida.

La Grèce 

En Grèce, près d'une femme sur quatre née dans les années 1970 n'a pas eu d'enfant et le nombre de naissances ne cesse de baisser depuis le début de la crise économique de 2010, d’après Médecins du monde. 

De plus, en seulement cinq ans, le pays est passé de 11,1 millions en 2011 à 10,8 millions d’habitants pour 2016. La Grèce se retrouve aujourd’hui au même niveau que le Japon avec 1,3 enfant par femme.

Un chiffre qui s’explique, comme la plupart des pays de l’Est tels que la Pologne par une forte émigration, due dans ce cas précis à la crise et aux difficultés économiques du pays. 

L'Allemagne

En vingt-cinq ans, la population de l’Allemagne est passée de 79,8 millions d’habitants en 1991 à 82,2 en 2016, soit une progression de 2,4 millions d’habitants, selon les chiffres de l’Insee.

Si l’Allemagne commence son «baby-boom» en 1952, dès 1965, le pays a connu une baisse du nombre de naissances. Un chiffre qui s’est accentué au fil des décennies ayant induit des creux dans les générations, de telle sorte que les femmes capables de procréer soient de fait, de moins en moins nombreuses.

Cette situation se traduit depuis 2020 avec un taux de fécondité à 1,5 enfant par femme. Cette tendance devrait encore durer d’après l’ONU d'ici à 2100.

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