En direct
A suivre

Séisme en Syrie et Turquie : «Aucun pays n’est capable d’encaisser une telle catastrophe sans lenteurs en termes d'organisation», affirme Architectes de l’Urgence

La province de Kahramanmaras, en Turquie, a été gravement touchée par le séisme. [Stoyan Nenov / Reuters]

Quelques jours après le séisme, les opérations de sauvetage se poursuivent en Turquie et en Syrie. L'ONG Architectes de l’Urgence a proposé son aide «en termes de soutien logistique et matériel», avant d'éventuels travaux de reconstruction. Patrick Coulombel, son cofondateur, revient pour CNEWS sur la situation.

Il y a deux jours, deux séismes ont frappé la Turquie et la Syrie, provoquant la mort de plus de 17.000 personnes. Sur place, les autorités tentent de retrouver des survivants dans les décombres. L'heure est également à la mobilisation chez les ONG spécialisées dans ce type de drame. Parmi elles, Architectes de l’Urgence. Patrick Coulombel, son cofondateur, revient pour CNEWS sur la nature des aides que l'organisation pourrait fournir après la fin des opérations de sauvetage.

La Syrie et la Turquie étaient-elles bien «préparées» en termes de normes et d’infrastructures pour un séisme d’une telle ampleur ?

Ce sont deux pays différents. Mais aucun pays n’est prêt à quelque chose pareil hormis le Japon. Je ne crois pas qu’un pays, même la France, soit capable d’encaisser un séisme d’une telle ampleur sans enregistrer des lenteurs (dans les réactions : ndlr). Ce n’est pas possible. La gestion de crise est souvent constituée de problèmes comme ça.

Concernant la Syrie, c’est assez différent puisque les zones qui ont été touchées sont des zones de guerre ou des zones de combats depuis quasiment une dizaine d’années. Ce sont des zones délicates en termes d’accès. Il y a une partie tenue par le gouvernement de Bachar al-Assad et une autre tenue par des gens qui ne sont pas tout à fait d’accord avec lui. Donc la complexité, en Syrie, est à la fois politique et technique.

Sur l’infrastructure, les seuls éléments que l’on a, ce sont des routes cassées ou coupées. Ce qui rend problématique l’accès aux sites pour tout ce qui est sauvetage, déblaiement et aide humanitaire de manière générale.

Comment comptez-vous porter secours aux sinistrés en Turquie ?

Les autorités ont demandé de l’aide à la communauté internationale uniquement sur le sauvetage et le déblaiement. Ce mercredi matin, l’ambassadeur turc à Paris, Ali Onaner, a dit vouloir coordonner l’ensemble des aides.

En aucun cas les organisations humanitaires ont le droit d’aller sur site sans leur accord. Mais cela était déjà le cas avant. On pourrait donc donner de l’aide humanitaire via un partenaire local.

Qu’en est-il de la Syrie ?

Sur la partie syrienne, nous avons travaillé au Liban à plusieurs reprises et tout récemment avec l’explosion du port de Beyrouth. Nous avons des liens là-bas. Nous y avons créé une structure. On peut donc, par l’intermédiaire du Liban, intervenir sur les zones syriennes contrôlées par Bachar al-Assad, notamment du côté de Lattaquié.

Sur les autres zones, cela paraît un peu délicat dans l’immédiat car il n’y a pas d’accès. Les autorités syriennes ont fait appel à l’aide internationale dans un contexte assez limité, soit pour du sauvetage et déblaiement.

De toute façon, l’intervention que l’on fera sera via nos partenaires présents au Liban.

Justement, quelles sont les aides que vous pourrez apporter ?

Une aide matérielle, qui peut se faire avec des bâches ou des abris de fortune de manière à ce que la population puisse passer la période le mieux possible.

Pour les opérations de reconstruction, s’il y a une acceptation des autorités syriennes, cela pourrait être envisagé. Toutefois, préalablement à cela, il y a toute une problématique liée à la sécurisation des bâtiments, à savoir la mise en place des codes couleur pour évaluer la dangerosité des bâtiments. Cela sert essentiellement à rassurer les gens.   

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités