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«L'âge de la Françafrique est révolu», assure Emmanuel Macron depuis le Gabon

«La France est un interlocuteur neutre» en Afrique, a assuré Emmanuel Macron. [LUDOVIC MARIN / AFP]

«L'âge de la Françafrique est révolu», a proclamé jeudi 2 mars Emmanuel Macron depuis le Gabon, lors d'un sommet sur la protection des forêts tropicales et au commencement d'une tournée de quatre jours en Afrique centrale.

Emmanuel Macron se défend de toute ingérence sur le continent. Depuis le Gabon, première étape de sa tournée de quatre jours en Afrique centrale, le chef de l'Etat a assuré que «cet âge de la Françafrique est bien révolu».

«J'ai parfois le sentiment que les mentalités n'évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j'entends, je vois qu'on prête encore à la France des intentions qu'elle n'a pas, qu'elle n'a plus», a-t-il ajouté depuis la capitale, Libreville.

«On semble encore aussi attendre d'elle des positionnements qu'elle se refuse à prendre et je l'assume totalement. Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre qui parle à tout le monde et dont le rôle n'est pas d'interférer dans des échanges de politique intérieure», a-t-il martelé.

Ali Bongo «adoubé» par Emmanuel Macron ?

Mais l'opposition gabonaise accuse le président français d'«adouber» le président controversé Ali Bongo en se rendant à Libreville en pleine année électorale. Et bien que ces dernières années, la France s'est efforcée de rompre avec la «Françafrique», de nombreux Africains reprochent toujours à Emmanuel Macron de poursuivre ses rencontres avec des dirigeants jugés autoritaires.

Le président français participait ce jeudi à Libreville à un sommet baptisé One Forest Summit, co-organisé par la France et le Gabon et destiné à trouver des «solutions concrètes» pour la conservation des forêts, la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique.

Les organisateurs précisent qu'il aura surtout vocation à mettre en application les objectifs fixés par l'Accord de Paris sur le climat (2015), qui vise la neutralité carbone en 2050, et la COP15 de Montréal sur la biodiversité (2022) tendant à sanctuariser 30% de la planète d'ici à 2030 pour protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique.

Angola, Congo, RDC...

Après le Gabon, le président français se rendra en Angola où il signera un accord visant à y développer la filière agricole. Il fera ensuite une brève escale à Brazzaville, où Denis Sassou Nguesso dirige d'une main de fer le Congo depuis près de quarante ans. Une rencontre qui risque là encore d'apparaître à contre-courant de son discours de lundi.

Il conclura sa tournée en République démocratique du Congo (RDC), ex-colonie belge mais aussi plus grand pays francophone du monde, où le président Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, se prépare à une échéance électorale cette année.

Cette étape peut également s'avérer délicate alors que la France est accusée en RDC de prendre le parti du Rwanda, au moment où Kinshasa accuse son voisin rwandais de soutenir le «M23», rébellion active dans l'est congolais. Un soutien qui a été corroboré par des experts de l'ONU mais reste nié en bloc par Kigali.

Emmanuel Macron avait exposé lundi depuis Paris sa stratégie africaine pour les quatre ans à venir en prônant l'«humilité». Alors que l'armée française a été chassée successivement du Mali et du Burkina Faso par les juntes au pouvoir, il a également annoncé une réduction de la présence militaire française, concentrée depuis dix ans sur la lutte contre le jihadisme au Sahel.

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