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Etats-Unis : l’avenir de la pilule abortive entre les mains d’un juge conservateur hostile à l’IVG

Une audience a eu lieu à Amarillo, au Texas sur l'avenir de la pilule abortive. Une audience a eu lieu à Amarillo, au Texas sur l'avenir de la pilule abortive. [STRINGER / Reuters]

Un juge fédéral du Texas, connu pour être hostile à l’IVG, doit se prononcer sur l’avenir de la pilule abortive, après un recours déposé par des opposants à l'avortement qui lui demandent d’interdire ce médicament sur l’ensemble du territoire américain.

La lutte des conservateurs américains contre l’avortement va-t-elle passer une nouvelle étape ? Ce mercredi 15 mars, le magistrat Matthew Kacsmaryk, juge fédéral du Texas, a examiné un recours déposé par des opposants à l’avortement qui lui demandent d’interdire la pilule abortive dans l’ensemble de Etats-Unis.

Le groupe anti-IVG, qui comprend notamment des médecins, affirme que la sécurité sanitaire du médicament n’a jamais été correctement étudiée, et demande donc que la Food and Drugs Administration (FDA), l’autorité américaine qui délivre les autorisations de mise sur le marché des médicaments, retire la mifépristone, pilule autorisée depuis plus de 20 ans aux Etats-Unis pour les interruptions médicamenteuses de grossesse.

Par stratégie, la coalition a déposé son recours à Amarillo, au Texas, où Matthew Kacsmaryk est le seul juge fédéral, et n’a jamais caché son hostilité pour l’avortement. Il avait par ailleurs été nommé à ce poste par l’ancien président américain Donald Trump. Il était auparavant juriste dans une organisation chrétienne. Il a donc écouté avec attention les arguments des opposants à l’IVG sur la dangerosité potentielle de la pilule abortive.

Le droit à l'avortement encore plus en péril 

Les défenseurs, dont fait partie la FDA ainsi que la compagnie pharmaceutique qui fabrique cette pilule, ont au contraire souligné le fait qu’en 23 ans d’autorisation, la mifépristone a été utilisé par plus de 5 millions de femmes à travers les Etats-Unis et qu’il y a eu extrêmement peu de complications (moins de 1.500).

A l’issue d’une audience de quatre heures mercredi, le juge Kacsmaryk a annoncé qu’il rendrait sa décision le plus rapidement possible sur une potentielle injonction préliminaire qui pourrait, au moins temporairement, retirer la pilule abortive du marché américain.

Cette affaire pourrait être lourde de conséquence dans les Etats où l’avortement est encore légal, et où de nombreuses Américaines se rendent pour accéder à l’IVG depuis la révocation du droit fédéral à l’avortement par la Cour Suprême en juin dernier. Depuis, une quinzaine d'Etats ont interdit ou fortement restreint le droit à l’IVG. Quelque 500.000 femmes utilisent par ailleurs la pilule abortive chaque année. 

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