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First Republic Bank : ce que l’on sait de la deuxième plus grande faillite bancaire de l’histoire des Etats-Unis

Les autorités étaient déjà intervenues auprès de First Republic, ainsi que d’autres grandes banques, afin d’éviter le funeste destin de la Sillicon Valley Bank et Signature. [REUTERS/Shannon Stapleton]

Les autorités américaines ont pris le contrôle de la banque régionale First Republic ce lundi 1er mai, et en ont revendu la grande majorité à JPMorgan Chase, après la deuxième plus grosse faillite bancaire de l’histoire du pays en mars dernier.

Un sauvetage qui devrait «aider à stabiliser le système». C’est ce qu’a déclaré le patron de JPMorgan Chase, Jamie Dimon, après que les autorités américaines ont pris le contrôle de la banque régionale First Republic ce lundi, et que lui en a racheté une grande partie.

Alors que les défaillances de deux autres banques en mars - Silicon Valley Bank et Signature - avaient ébranlé le monde de la finance et emporté dans la tourmente First Republic, sa saisie par les autorités américaines «va aider à stabiliser le système», a estimé lundi Jamie Dimon, avant d’ajouter que «le système bancaire américain est extraordinairement sain».

Cette saisie fait suite à l’échec de First Republic Bank dans sa quête de plan de sauvetage, ayant confirmé la semaine précédente que de nombreux clients avaient retiré plus de 100 milliards de dollars de dépôts au premier trimestre, provoquant la chute de son action, déjà mal en point.

Et au départ, les autorités semblaient réticentes à l’idée de secourir une troisième banque si rapidement. Néanmoins, en sollicitant les offres d'établissements financiers, elles ont fini par monter au créneau et ont officiellement saisi First Republic.

A noter qu’il s'agit de la deuxième plus grosse faillite bancaire de l'histoire des Etats-Unis (hors banque d'investissements comme Lehman Brothers) après celle de Washington Mutual en septembre 2008.

Un sauvetage à moindre coût

A l’instar des actifs de First Republic, ceux de Washington Mutual avaient également été acquis en grande partie par JPMorgan qui, à travers son patron Jamie Dimon, a plusieurs fois secouru des établissements en difficulté.

«Notre gouvernement nous a invités, ainsi que d'autres, à intervenir, et nous l'avons fait», a déclaré Jamie Dimon dans un communiqué. L'opération permet, selon lui, de «miniminer les coûts» pour le fonds d'assurance-dépôts. 

Et pour cause, l’accord trouvé ce lundi, stipule que la plus grosse banque du pays va récupérer tous les dépôts de First Republic Bank ainsi que presque tous ses actifs, tandis que ses agences pourront rouvrir lundi selon les modalités habituelles. 

Or, cette opération aura un coût. En effet, l’accord implique que les prêts de First Republic soient réévalués à la baisse. De plus, l’agence en charge de garantir les dépôts (FDIC) a accepté quant à elle d’assumer une partie de ces pertes, soit une somme de 13 milliards de dollars (un peu moins de 12 milliards d’euros), provenant des cotisations versées par les banques. Il s’agit d’une transaction «conforme aux exigences de moindre coût», a affirmé la FDIC.

Le ministère de l'Économie s'est dit «encouragé» par la solution trouvée et, dans un communiqué, et a assuré que le système bancaire américain reste «sain et résilient». 

Une situation apaisée

Les autorités étaient déjà intervenues auprès de First Republic, ainsi que d’autres grandes banques afin d’éviter le funeste destin de la Sillicon Valley Bank et Signature. Pas moins de onze établissements financiers avaient notamment accepté d’y déposer la modique somme de 30 milliards de dollars, qui sera remboursée une fois la transaction finalisée.

Pourtant cela n’avait pas suffi à rassurer : à la clôture vendredi dernier, la banque fondée en 1985 et réputée pour sa clientèle aisée ne valait plus que 654 millions de dollars en Bourse, contre plus de 20 milliards en début d'année.

Cette chute brutale s’explique par l’effet boule de neige provoqué par la faillite des deux banques, ayant fait augmenter les taux d’intérêt et mécaniquement engendré la baisse de valeur des prêts immobiliers ou encore des investissements à taux fixes. En parallèle, les observateurs s’inquiétaient d'un risque de contagion de cette défaillance, ayant créé des remous outre-Atlantique et accéléré la chute de Crédit Suisse.

Mais ces craintes se sont un peu apaisées après la publication ces deux dernières semaines par plusieurs banques de petite et moyenne taille de bilans financiers tenant la route. «First Republic était identifiée comme une banque à problème dès mi-mars et l'annonce de sa fermeture ne constitue pas une nouvelle raison de s'inquiéter», avait estimé Nicolas Veron, économiste pour les centres de réflexion PIIE et Bruegel, avant l'officialisation de la faillite. 

L'action de JPMorgan grimpait de 5% dans les échanges électroniques à Wall Street. Celle de First Republic chutait de 35%. «Nous ne cherchions pas cet accord mais il présente des avantages financiers et nous permet de nous renforcer sur le marché», notamment dans la gestion de patrimoine, a souligné lundi le directeur financier de JPMorgan, Jeremy Barnum.

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