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Attaque de combattants pro-Ukraine, régime «antiterroriste»... Que se passe-t-il dans la région russe de Belgorod ?

Un groupe nommé «Légion Liberté pour la Russie» a revendiqué l'attaque sur Telegram. [Capture d'écran Telegram / «Légion Liberté pour la Russie»]

La région russe de Belgorod, près de la frontière ukrainienne, est la cible d'une attaque de combattants pro-Ukraine depuis lundi 22 mai. Moscou a affirmé mardi avoir éliminé plus de 70 «terroristes».

incursion de combattants pro-ukrainiens

La région russe de Belgorod, près de la frontière ukrainienne, est la cible depuis lundi d'une incursion de combattants armés venant d'Ukraine. 

Plusieurs localités ont été visées dont Kozinka, Zamostié, Glotovo et Graïvoron, chef-lieu du district du même nom, faisant au moins huit blessés et un mort parmi la population selon les autorités locales. 

La première alerte a été donnée lundi après-midi, quand Moscou a dénoncé «l'entrée d'un groupe de sabotage et de reconnaissance de l'armée ukrainienne dans le district de Graïvoron».

Dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs attaques de drones ont eu lieu. «Deux maisons ont été attaquées par des drones à Graïvoron» et deux autres attaques de drone ont visé le village de Borissovka, touchant un bâtiment administratif et une maison, a indiqué le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov. De «nombreuses attaques de drones» ont également eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi. «La défense antiaérienne s'est occupée d'une grande partie d'entre eux», a souligné le gouverneur.

Si d'autres attaques ont eu lieu ces dernières semaines dans cette région frontalière, c'est la première à avoir pris une telle ampleur, avec plusieurs villages touchés par des obus.

la menace «écrasée», selon la RUssie

Le ministère russe de la Défense a assuré mardi à la mi-journée avoir repoussé cette incursion après une opération d'une ampleur inédite, qui a notamment mobilisé l'aviation et l'artillerie.

«Les formations nationalistes ont été bloquées et écrasées», a dit le ministère russe dans un communiqué, désignant ainsi les combattants venus d'Ukraine lors de cette incursion. «Le reste des nationalistes ont été repoussés sur le territoire de l'Ukraine, où les frappes (...) se sont poursuivies jusqu'à leur élimination totale», a encore indiqué le ministère, affirmant avoir tué «plus de 70 terroristes ukrainiens».

Le FSB (services de sécurité russes) avait introduit lundi le «régime légal de zone d'opération antiterroriste» dans la région, donnant des pouvoirs accrus aux autorités pour mener des opérations armées, contrôler les civils ou encore évacuer les populations. Il s'agit d'une première depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

«Des habitants de Graïvoron, Novostroevka, Gorkovski, Bezymeno, Mokraïa Orlovka, Glotovo, Gora Podol, Zamostié et Spodarioucheno ont été déplacés», avait précisé le gourverneur de Belgorod mardi matin sur Telegram.

un groupe pro-ukrainien revendique l'attaque, Kiev nie toute implication

L'opération a été revendiquée sur une chaîne Telegram qui se présente comme appartenant à la «Légion Liberté pour la Russie», un groupe de Russes combattant côté ukrainien, qui avait déjà assuré être à l'origine d'autres attaques dans la même région.

«Le temps est venu de mettre fin à la dictature du Kremlin», a déclaré dans une vidéo diffusée par cette chaîne un homme qui avait été présenté à l'AFP en décembre comme «Caesar», porte-parole du groupe.

L'Ukraine a démenti, comme elle le fait à chaque fois, toute implication dans des actions en territoire russe. «L'Ukraine suit avec intérêt les événements dans la région de Belgorod (...) mais elle n'a rien à voir avec cela», a assuré Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne.

Alors que se profile une vaste contre-offensive ukrainienne, le territoire russe a été ces derniers mois et semaines la cible d'un nombre croissant de sabotages, d'attentats et d'attaques de drones imputés à Kiev, mais jamais revendiqués par l'Ukraine qui préfère évoquer la piste de partisans russes.

Le président russe Vladimir Poutine a été informé, a déclaré aux journalistes son porte-parole Dmitri Peskov, qui a estimé qu'il s'agissait d'une tentative de Kiev de «détourner l'attention» de la chute de Bakhmout. Les forces russes ont revendiqué ce week-end la capture de cette ville dévastée de l'est de l'Ukraine, théâtre de la bataille la plus longue et la plus meurtrière du conflit.

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