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Corée du Nord, Erythrée... L'esclavage moderne augmente à travers le monde

Une manifestation contre l'esclavage en Mauritanie en 2015. [AFP]

Le Global Slavery Index publié ce mercredi 24 mai met en avant une «aggravation» de l’esclavage moderne à travers le monde durant ces cinq dernières années.

Corée du Nord, Erythrée et Mauritanie sont les pays les plus touchés par l'esclavage moderne, selon le Global Slavery Index publié mercredi, qui note une «aggravation» de la situation dans le monde depuis sa dernière publication il y a cinq ans. 

Le rapport estime à 50 millions le nombre de personnes qui vivent «dans des situations d'esclavage moderne» en 2021, soit 10 millions de plus qu'en 2016. Ce chiffre comprend 28 millions de personnes dans des situations de travail forcé, et 22 millions mariées de force.

Parmi les facteurs expliquant cette aggravation, «des conflits armés en hausse et plus complexes» et l'impact de la pandémie de Covid-19.

Etabli par l'association Walk Free, le rapport définit l'esclavage moderne comme englobant «travail forcé, mariage forcé, servitude pour dettes, exploitation sexuelle», ou encore la «vente et l'exploitation des enfants».

La Corée du Nord en tête

Selon le rapport, la Corée du Nord connaît le taux le plus élevé, avec 104,6 personnes en situation d'esclavage moderne pour 1.000 habitants. Arrivent ensuite l'Erythrée (90,3) et la Mauritanie (32), devenue en 1981 le dernier pays à rendre illégal l'esclavage héréditaire.

Au contraire, ce sont trois pays du continent européen qui obtiennent le taux le plus faible. Pour la Suisse (0,5), la Norvège (0,5) et l’Allemagne (0,6) moins d’une personne sur 1.000 est en situation d’esclavage.

Bien qu’ayant un taux faible, la France compte tout de même en 2021, plus de 2 personnes sur 1.000 en situation de travail forcé.

Nombre des pays les plus concernés se trouvent dans des régions «volatiles» en situation de conflit ou d'instabilité politique. On y compte une importante population «vulnérable» comme réfugiés ou travailleurs migrants.

Egalement parmi les 10 pays les plus touchés figurent l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, où la «kafala», tutelle sans filiation, limite les droits des travailleurs migrants. S'y trouvent également la Turquie, «qui accueille des millions de réfugiés syriens», le Tadjikistan, la Russie et l'Afghanistan.

Il est a noté que le pays qui compte le plus de personnes en situation d'esclavage est l'Inde : 11 millions de personnes se retrouvent contraintes au travail forcé, soit un taux de 8.

En seconde position se trouve la Chine, avec 5,8 millions d'esclaves soit un taux de 4 pour 1.000 habitants. Un taux faible puisque le nombre d'esclaves, bien qu'élevé, doit être mis en parallèle avec le nombre d'habitants en Chine (1,4 milliard). La troisième place est occupée par la Corée du Nord, dont 2,6 millions des 25,9 millions d'habitants subissent l'esclavage.

Le travail forcé génère des milliards

Si le travail forcé est plus courant dans les pays pauvres, il a des liens «profonds» avec la demande de pays plus riches, souligne le rapport, selon lequel deux tiers des cas de travail forcé sont liés à des chaînes d'approvisionnement internationales.

Le rapport souligne que les pays du G20 importent actuellement 468 milliards de dollars (434 milliards d'euros) de marchandises qui risquent d'avoir été produites grâce à du travail forcé, contre 354 milliards (328 milliards d'euros) lors du précédent rapport.

Les produits électroniques restent les plus à risque, suivis par l'habillement, l'huile de palme et les panneaux solaires.

«L'esclavage moderne s’imprègne dans tous les aspects de notre société. Il est tissé dans nos vêtements, allume nos appareils électroniques, assaisonne notre alimentation», a déclaré la directrice de l'association, Grace Forrest.

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