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Indochine cartonne au Stade de France

Le chanteur d'Indochine Nicola Sirkis en concert le 27 juin 2014 au Stade de France [Stéphane de Sakutin / AFP] Le chanteur d'Indochine Nicola Sirkis en concert le 27 juin 2014 au Stade de France [Stéphane de Sakutin / AFP]

Indochine a donné un concert soigné mais un peu trop appliqué vendredi pour la première de ses deux soirées au Stade de France devant un public tout acquis à sa cause.

"Que vous nous suiviez depuis 30, 20, 10, 5 ans ou depuis hier, merci!", a lancé Nicola Sirkis aux plus de 60.000 spectateurs venus accompagner le groupe pour l'apothéose de leur tournée démarrée à l'hiver 2013.

Et il est en effet rare de voir un public aussi inter-générationnel réuni au Stade de France : des quinquagénaires qui accompagnent le groupe depuis ses débuts en 1981, des adolescents et même des familles entières avec des enfants aux joues maquillées avec les croix qui servent à Indochine de symbole.

Avant le concert, Nicola Sirkis avait dit vouloir faire de ces deux soirs - le groupe joue également samedi - un moment de "communion" avec son public.

Le chanteur d'Indochine Nicola Sirkis en concert le 27 juin 2014 au Stade de France [Stéphane de Sakutin / AFP]
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Le chanteur d'Indochine Nicola Sirkis en concert le 27 juin 2014 au Stade de France

Le groupe a donc choisi de faire son entrée au milieu des spectateurs, fendant la foule à pied, le visage fermé, au milieu des encouragements des fans, comme des boxeurs montant sur un ring.

Le Stade de France, qu'Indochine est le seul groupe de rock français à pouvoir remplir, n'est pas une première pour le groupe. Il y a déjà joué en 2010.

Mais ce vendredi, tout est fait pour montrer qu'il s'agit d'un moment spécial pour le groupe, qui a coché tous les critères requis pour un concert dans un stade : une scène impressionnante qui s'avance jusqu'au milieu de la fosse, encadrée de marionnettes gonflables, trois écrans semi-circulaires, des effets pyrotechniques dès la première chanson, une pluie de confettis pour la deuxième...

- Tout est pensé, millimétré -

 

Nicola Sirkis remercie encore et encore le public, fait monter une fan sur scène, descend dans la fosse pour prendre de longs bains de foule, dirige les mouvements de spectateurs.

Le chanteur d'Indochine Nicola Sirkis en concert le 27 juin 2014 au Stade de France [Stéphane de Sakutin / AFP]
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Le chanteur d'Indochine Nicola Sirkis en concert le 27 juin 2014 au Stade de France

Tout est pensé, millimétré, soigné... mais un peu trop sérieux et appliqué. Du coup, la première partie, très rock, peine à prendre son envol, d'autant que la voix de Nicola Sirkis est noyée par la musique et que le groupe, habillé en noir sur une scène noire, peine à capter l'attention.

Ce n'est qu'au bout d'une heure, quand la nuit commence à tomber sur le stade, que le concert décolle à la faveur d'un moment plus intime.

Seul sur la petite scène circulaire au milieu de la foule, Nicola Sirkis fend enfin l'armure quand il se met à chanter a capella un extrait d'"Hexagone" pour son auteur Renaud, venu assister au concert.

Puis Sirkis enchaîne avec "J'ai demandé à la lune" et "Tes Yeux noirs" et donne enfin un peu de désinvolture au concert.

Le visage de Christine Boutin apparaît sur les écrans géants et la sono crache ses propos sur les homosexuels sous les huées avant "College Boy".

Le chanteur en profite pour "faire un petit doigt au CSA", qui avait censuré le clip de la chanson réalisé par Xavier Dolan, pendant que des extraits de la vidéo sur un collégien lynché par ses camarades sont diffusés en arrière-plan.

Il fait maintenant nuit noire et la scène est enfin pleinement utilisée. Une tour de télévision rappelant Berlin et de hauts buildings figure une métropole nocturne, reprenant le thème du dernier album du groupe "Black City Parade".

Elle se transforme en club pour une troisième partie nettement plus électro, qui débute avec "Canary Bay".

Si les fans sont désormais complètement plongés dans la nostalgie new-wave des débuts du groupe, le concert retombe dans des moments plus faibles, avec des temps morts et des moments qui tombent à plat, comme la venue d'une danseuse de l'Opéra de Paris, magnifique mais décalée dans l'ambiance du concert, sur "Wuppertal", chanson hommage à Pina Bausch.

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