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Des disquaires en or

Au Walrus (10e), la musique est reine, on vient se poser, échanger et découvrir.[Matthis Meichler / Direct Matin]

Ce sont les meilleurs ambassadeurs du vinyle. Installés aux quatre coins de la capitale, les disquaires indépendants semblent appartenir à une époque révolue, celle où la galette noire régnait en maître sur le marché. Depuis, le CD et le MP3 est passé par là.

 

Mais le vinyle est loin d’avoir dit son dernier mot. Il n’existe aucune statistique officielle sur les ventes, mais outre-Manche elles sont à leur plus haut niveau depuis vingt ans. Comme chaque année, le Disquaire Day met à l’honneur ce support et les boutiques qui en font leur spécialité.

D’aucuns mettent en avant sa qualité audio quand d’autres sont séduits par l’objet. Il fallait bien une journée spéciale pour célébrer cette renaissance.

 

Le plus désaltérant : le Walrus

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Crédit : Matthis Meichler pour Direct Matin

Difficile de savoir où l’on met les pieds lorsqu’on pousse la porte du Walrus. Walrus, morse en anglais, qui tient son nom de la chanson des Beatles, a ouvert il y a un an. Ce n’est pas un disquaire comme les autres. Un grand comptoir de bar en damier noir et blanc et une douzaine de tables vintage accueillent les visiteurs.

En guise de déco sur les murs, des affiches de concerts superposées et des pochettes de disque. On se croirait dans un petit café de quartier. Sauf qu’ici, quand les clients se lèvent et abandonnent leur bière pression, ce n’est pas pour sortir téléphoner. 3 000 vinyles 100 % rock sont entassés contre le mur et invitent les curieux à venir fouiller.

Au Walrus, la musique est reine. On vient se poser, échanger et découvrir. La preuve avec les trois bornes d’écoute ultramodernes rouges et blanches en libre accès. Bonus de taille pour ce Disquaire Day 2015 : la petite estrade qui accueillera le showcase de Baden Baden, samedi 18 avril à partir de 19h. 

Le Walrus, 34ter, rue de Dunkerque (10e).

 

Le plus seventies : Nationale 7

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Crédit : Fred de Gasquet

Dès qu’on pénètre chez Nationale 7,la magie opère. Des pochettes de vinyles et des platines aux couleurs acidulées sont accrochées aux murs. Chaises jaunes, tapis vache, lampes en métal rouge : le mobilier a l’air de sortir tout droit d’un film des années 1970. Un peu comme si Andy Warhol et David Bowie s’étaient occupés de la déco. Pour ne pas recouvrir de disques tous les meubles chinés par Maximin, le sous-sol leur a été dédié.

Le disquaire qui règne sur ce royaume sous-terrain Ground Zero, c’est Franck. Il connaît chacune des 5 000 références de rock, jazz et soul funk de son catalogue. Le risque pour les curieux, c’est de rentrer pour une lampe et de ressortir avec cinq vinyles, ou l’inverse. Pour le Disquaire Day, les deux associés laissent carte blanche au chouchou de la nouvelle scène française, Flavien Berger, à partir de 16h le 18 avril. Un concert qui migrera «au café d’en face» s’il y a autant de monde que prévu. 

Nationale 7 & Ground Zero, 114, rue du Faubourg-Poissonnière (10e).

 

Le plus fourni : le Silence de la rue

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Crédit : Pierre Budestschu

Jusqu’en vitrine, ça déborde. Ce disquaire-là est ouvert depuis plus de vingt-cinq ans, et accumule toujours autant de matière. Il y en a pour tous les goûts, à tel point qu’il devient parfois compliqué de se souvenir de ce qu’on cherchait en y rentrant.

Au Silence, il faut savoir pratiquer l’art de la fouille. Tous les styles s’y côtoient, avec une petite prédominance rock, punk et blues dans une large variété d’éditions, du CD au vinyle, neuf ou ancien, et pour des prix raisonnables. Le chaland peut aussi en profiter pour revendre les trésors de sa cave, certains albums étant régulièrement recherchés.

Pour le Disquaire Day, le magasin ouvre un poil plus tôt le matin mais, «faute de place dans le bouclard», il n’y a pas d’animation prévue dans la journée. A l’exception, peut-être, d’un petit apéro possiblement musical dans la soirée, avec saucisson et vin blanc, pour ceux qui auraient eu le privilège de rester papoter à la fermeture.

Le Silence de la rue, 39, rue Faidherbe (11e).

 

Le plus collector : Superfly records

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Crédit : Superfly Records

Entrer chez Superfly, c’est faire un pas dans un de ces univers de collectionneurs. Il y a des trouvailles à faire là-dedans, pour peu qu’on ait l’œil vif et l’oreille fine. En plus de fournir ce qui se fait de mieux dans le monde de la soul, du jazz, du funk, des musiques afro et latino, Superfly Records produit ses propres coups de cœur. Un espace réduit mais de belles ambitions affichées : la musique a de l’avenir, le CD beaucoup moins, il paraît.

Alors ici, c’est vinyle avant tout, du moment qu’il y a dans les sons un début d’évasion et une signature musique du monde. De la samba au style Bollywood, les rayons traversent tous les pays et balaient un certain nombre de styles, allant jusqu’à cacher quelques originalités électro ou rock, même si le ton est donné au rythme chaud. L’échoppe est ouverte pour le Disquaire Day, avec conseils fournis aux novices et – surtout – aux dénicheurs en quête d’une perle rare.

Superfly Records, 53, rue Notre-Dame-de-Nazareth (3e).

 

Le plus engagé : la fabrique Balades sonores

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Crédit : N.Soquet

C’est la boutique branchée malgré elle. La Fabrique se la joue brocante moderne, avec un éclairage tamisé, des meubles faits de bric et de broc, de mélanges de bibelots ou bien d’accessoires à la limite du vintage. Côté musique, elle poursuit l’engagement du collectif du même nom, qui défend fièrement les jeunes talents, petits labels et indépendants, et cherche avec eux des formes alternatives de production.

Mais pas que. Dans ses bacs, il y a de tout. Du disque au vinyle, en passant par les cassettes audio, les bouquins, DVD et jusqu’aux sérigraphies. Ici, on aime la musique, sous toutes ses formes. Y compris le live, avec des apéros-concerts le jeudi soir. Samedi 18 avril, pour le Disquaire Day, la boutique déborde sur le numéro d’à côté (où elle s’élargit pour de bon cette année) et offre le petit déjeuner à ses premiers ficionados du matin. La Fabrique prévoit même une ouverture exceptionnelle dimanche pour ceux qui auraient trop profité du soleil samedi, en oubliant de venir y faire un tour. 

La Fabrique Balades Sonores, 1-3, avenue Trudaine (9e).

 

 

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