Le tombeau du Christ, recouvert depuis la Renaissance d’une épaisse couche de marbre, a été révélé cette semaine aux yeux de quelques curieux et de fidèles.
Jamais depuis 1555, au moins, un homme n’avait observé ce morceau de roche sur lequel Jésus-Christ fut déposé au soir de sa mort sur la croix. Enchâssée dans un édicule situé dans l'Eglise du Saint-Sépulcre à Jérusalem, cette pierre sculptée est religieusement conservée depuis des siècles par six églises chrétiennes, dont les catholiques et les orthodoxes.
A lire aussi : Un archéologue aurait découvert la maison de Jésus
«Le revêtement de marbre de la tombe a été tiré par l'arrière, et nous avons été surpris par la quantité de matériau de remplissage au-dessous», détaille Fredrik Hiebert, archéologue à la National Geographic Society. Les archéologues ont attendu la fermeture du site pour procéder à la délicate opération. Un puissant projecteur remplaçait l’habituel éclairage à la bougie. «Il va maintenant falloir faire de longues analyses scientifiques, mais nous allons enfin pouvoir voir la surface de la roche originale sur laquelle, selon la tradition, le corps du Christ a été posée».
L’édicule du tombeau de Jésus est en cours de restauration depuis plusieurs mois par une équipe de 50 scientifiques dirigée par Antonia Moropoulou de l'Université technique nationale d'Athènes. «Nous sommes à un moment critique pour la réhabilitation» a-t-elle confié. «Les techniques que nous utilisons pour documenter ce monument unique permettront au monde entier de l’étudier comme si elles étaient elles-mêmes dans le tombeau du Christ» a-t-elle aussi assuré.
Découverte par Hélène, la mère de Constantin
L'accès à la tombe du Christ devrait notamment aider les chercheurs à savoir comment Helena, la mère de l'empereur romain Constantin, a été convaincu que ce site était celui du tombeau du Christ. L'Eglise du Saint-Sépulcre se trouve au cœur du quartier chrétien de la vieille ville fortifiée de Jérusalem, non loin du Golgotha.
A lire aussi : D'où vient l'expression "vieux comme Hérode" ?
La restauration du tombeau du Christ, estimée 3,7 millions d’euros, doit se poursuivre jusqu’au printemps 2017. Les archéologues travaillent essentiellement la nuit pour maintenir l’accès à ce monument parmi les plus sacrés du christianisme et qui accueille chaque année des millions de fidèles.
L’édicule a été reconstruit quatre fois depuis l’antiquité, la dernière en 1810, après un incendie. Envisager des travaux au Saint-Sépulcre est toujours délicat dans la mesure où les tensions sont souvent vives entre les différentes églises chrétiennes qui s’en partagent la garde. A tel point que les clés du sanctuaire sont détenues depuis le XIIe siècle par une famille musulmane.