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Les 5 expos de photographies à voir à Paris en janvier

En hiver, rien de tel que d'aller faire un tour à la Maison Européenne de la Photographie [GFDL]

Les températures glaciales incitent à aller se réfugier dans les musées. En ce mois de janvier frileux, les galeries parisiennes ont sorti le grand jeu. Suivez le guide. 

Portraits de champions

La photographie de sportifs ne se résume pas au célèbre calendrier des Dieux du stade. La galerie parisienne Jean-Denis Walter est spécialisée dans l’image sportive et consacre jusqu’au 14 janvier une exposition aux «Portraits de champions», fruit d’une collaboration entre 11 photographes différents.

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Zinédine Zidane, 2015, football © François Darmigny

À l’inverse des représentations conventionnelles de la figure du sportif, les traits en gros plan sont à l’honneur. Les ombres et le grain soulignent les défauts et l’expression du visage des athlètes de légende, loin des images retouchées de magazines.

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Privilégiant la variété des sports, on peut voir Zidane, Chabal ou encore Cassius Clay se succéder dans cette galerie de portraits inédite.

Portraits de champions, jusqu’au 14 janvier, galerie Jean-Denis Walter (7e).

Matthieu Chedid rencontre Martin Parr

La synesthésie, ou l’art de percevoir par deux sens simultanés, est une ambition récurrente chez les commissaires d’exposition et loin d’être toujours réussie. Il n’est pas encore trop tard pour assister à l’une des plus abouties de ces tentatives.

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Le musicien Matthieu Chedid dit « » aime le photographe anglais Martin Parr (le troisième M) et le lui fait savoir à travers neuf ensembles thématiques, où chacune des obsessions de Parr sont illustrées par l’ambiance sonore d’un instrument.

La mordante ironie de l’artiste anglais rencontre l’autodérision du chanteur et dépeint la société de consommation avec un même recul moqueur.

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Mayor of Todmorden’s inaugural banquet, Todmorden, West Yorkshire, England, 1977, ©Martin Parr - Magnum Photos.

MMM Matthieu Chedid rencontre Martin Parr, jusqu’au 29 janvier 2017 à la Philharmonie de Paris (19e).

L'Amérique d'Andres Serrano

Criards, outranciers, et inquiétants, les portraits d’Andres Serrano ont le visage d’une Amérique qui dérange autant qu’elle fascine.

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Faisant singulièrement écho à l’actualité, la série America réalisée par le photographe américain au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, montre un Donald Trump shooté en gros plan, la tête auréolée d’un nuage orangé, rappel de sa chevelure ou de la couleur de son fond de teint, prémices à d’innombrables parodies.

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Klansman, Grand Dragon of the Invisible Empire (The Klan), 1999, ©Andres Serrano, Collection Maison Européenne de la Photographie, Paris.

Que ce soit dans sa série sur le Ku Klux Klan (The Klan), ou sur les SDF new-yorkais dans les années 1990 (Nomads), les portraits de Serrano ont l’art de troubler, comme un plaisir coupable devant la beauté de la violence et de la misère.

Andres Serrano jusqu’au 29 janvier à la Maison Européenne de la Photographie (4e).

La France d'Avedon

Les photographies de Richard Avedon ont la beauté d’une réalité fantasmée sur papier glacé. Dans de grands formats saisissants, les stars (Deneuve, Hepburn) se font tirer le portrait avec naturel et désinvolture.

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Audrey Hepburn, Mel Ferrer et Buster Keaton dans “Paris Pursuit” pour Harper’s Bazaar, Paris, 9 août 1959, ©The Richard Avedon Foundation.

Vision romantique et symbole de l’art de vivre à la française, le Paris des années 1940 est un décor pour l’œil du photographe américain à qui la capitale était si chère.

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Ce décor, c’est celui des clichés de mode pour le Harper’s Bazaar, qu’il fit sortir des studios où leur production était jusque-là reléguée, par un acte aussi audacieux que visionnaire.

La France d’Avedon – Vieux monde, new look, jusqu’au 26 février 2017 à la BNF site François-Mitterrand (13e).

La mémoire du XXe par Stéphane Duroy

C’est l’œil du photographe de presse que l’on retrouve dans les clichés de Stéphane Duroy, gorgés d’une Histoire qu’ils révèlent plutôt qu’ils ne la racontent.

Couleurs sombres ou pâleurs crépusculaires, visages hagards et formes souvent chancelantes, L’Europe du silence est celle de la fin de l’histoire (illustrée par la chute du Mur de Berlin) mais aussi des guerres passées dont il faut garder des traces.

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Billings, Montana, 2003, États-Unis © Stéphane Duroy.

Après Douaumont, Auschwitz et la détresse de l’Angleterre thatchérienne, il poursuit son travail en illustrant la déchéance du rêve américain dans les années 2000, grâce à un cadrage soudainement oblique.

Again and again, Stéphane Duroy, jusqu’au 9 avril 2017 au BAL (18e).

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