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En s'alliant avec PSA, GM veut venir à bout de ses problèmes en Europe

L'alliance de General Motors (GM) avec PSA annoncée mercredi témoigne de la volonté du géant automobile américain de résoudre le problème de sa filiale européenne Opel-Vauxhall qui accumule les pertes et freine sa croissance.[AFP/Getty Images]

L'alliance de General Motors (GM) avec PSA annoncée mercredi témoigne de la volonté du géant automobile américain de résoudre le problème de sa filiale européenne Opel-Vauxhall qui accumule les pertes et freine sa croissance.

"C'est un problème auquel GM fait face depuis douze ans. Il doit tourner la page et ne peut plus attendre", estime Michelle Krebs, analyste du site spécialisé Edmunds.com.

Le titre GM progressait de 1,3% à 26,48 dollars juste après l'annonce de l'alliance, nettement en dessous son cours de retour en Bourse de 33 dollars.

Près de trois ans après une retentissante faillite, une restructuration drastique et des aides gouvernementales de quelque 50 milliards de dollars, General Motors, le premier constructeur américain, a retrouvé sa superbe.

Il a reconquis sa place de numéro un mondial à la faveur des malheurs de son concurrent Toyota, mais aussi grâce à des ventes en forte hausse, notamment en Chine, et a retrouvé sa rentabilité.

Il a enregistré l'an dernier près de 8 milliards de bénéfices, un record en plus de cent ans d'existence, avec l'essentiel réalisé aux Etats-Unis, son principal marché.

Si ses ventes en Asie sont dynamiques, le constructeur doit réduire ses coûts pour redresser sa rentabilité en Amérique du Sud, où il a perdu 100 millions de dollars l'an dernier.

Mais son talon d'Achille reste l'Europe. GM y a perdu près de 750 millions de dollars en 2011, une perte toutefois réduite de presque moitié comparé à 2010.

L'Europe "pèse sur les résultats financiers du groupe à un moment où il est important de doper le cours de l'action pour que le gouvernement américain puisse vendre sa participation et sortir du capital", souligne Michelle Krebs.

Le Trésor américain détient encore 32% de GM, soit 500 millions d'actions, ce qui représente 13,2 milliards de dollars au cours actuel de l'action.

En présentant les résultats annuels au début du mois, les dirigeants du constructeur s'étaient montrés déterminés à prendre le taureau par les cornes.

Ces pertes sont "inacceptables", affirmait le directeur financier Dan Ammann, ajoutant que toutes les parties, y compris les syndicats, étaient "d'accord sur le fait que GM Europe doit redevenir rentable".

"Nous devons ajuster la capacité à la demande et la demande a chuté" en Europe, faisait valoir le PDG de GM, Dan Akerson, signalant ainsi de possible fermetures d'usines.

A la veille de l'annonce de l'alliance entre l'américain et Peugeot, la réaction des analystes était mitigée.

"Avec 10 ans de pertes pour GM en Europe qui tournent autour de 10 milliards de dollars en tout (...) des mesures drastiques doivent être prises", commentait Bank of America-Merrill Lynch dans une note.

Toutefois, "une alliance avec Peugeot emmènerait plus GM vers le fonds qu'elle ne l'aiderait à refaire surface", ajoutait la note.

La prise de participation de GM à hauteur de 7% dans PSA dans le cadre de l'alliance annoncée mercredi est "au mieux une mauvaise idée", poursuivait la banque, pour qui "la solution la plus directe aux pertes du constructeur en Europe est d'y réduire les capacités de production d'au moins un tiers et de porter faire tourner les usines à près de 100% de leur capacité.

Pour Michelle Krebs, la valeur ajoutée de cette alliance est "minimale" car elle n'envisage pas de fermetures d'usines, mais seulement le développement en commum de moteurs ou de véhicules.

L'alliance se focalise essentiellement sur le partage de technologies et de recherche et développement pour les nouveaux véhicules, et dans les économies pour l'achat des matériaux, alors que la flambée des coûts de fabrication pèse sur les bénéfices de tous les constructeurs.

GM et PSA évaluent "les synergies attendues de l'alliance à environ deux milliards de dollars par an d'ici 5 ans".

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