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Coup du rideau, Marseillaise: vade-mecum de cinq ans d'incidents de séance

D'une Marseillaise frondeuse aux affrontements sur les civilisations, petit vade-mecum de cinq ans d'incidents de séances.[AFP/Archives]

D'une Marseillaise frondeuse aux affrontements sur les civilisations, petit vade-mecum de cinq ans d'incidents de séances.

- La Marseillaise tu chanteras (janvier 2009). Pour protester contre un texte limitant les discussions sur les amendements, des députés PS chantent la Marseillaise au pied de la tribune et scandent "démocratie, démocratie". Du jamais vu depuis 1947.

- Derrière le rideau tu te cacheras (avril 2009). Lors de l'examen de la loi Hadopi, les députés socialistes se cachent derrière des rideaux et sortent juste pour voter, se retrouvant ainsi majoritaires le temps d'un scrutin. L'expression "faire le coup du rideau" est depuis devenue courante dans le jargon parlementaire.

- Des banderoles tu déploieras (décembre 2009). En plein débat sur le réchauffement climatique, des militants de Greenpeace, assis dans des tribunes d'invités, brandissent des banderoles, et l'une des pertubatrices parvient, avec une corde de rappel, jusque dans l'hémicycle.

- Le président tu poursuivras (septembre 2010). A l'aube, les socialistes poursuivent depuis des heures leurs explications de vote contre le projet de loi sur les retraites. Mais le président Bernard Accoyer (UMP) met fin au débat. Furieux, les députés de l'opposition le poursuivent dans les couloirs.

- Contre des voitures, tu t'emporteras (mars 2011). "Les ministres, vous faites dégager vos voitures, s'il vous plaît !", lance le député Maxime Gremetz, alors apparenté communiste, en débarquant dans une réunion publique avec les ministres Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson. Le ton monte. La retransmission télévisée de la réunion est interrompue à deux reprises. Coutumier de tels éclats, Maxime Gremetz sera interdit d'entrée au Palais Bourbon pendant un mois et demi et exclu de son groupe, avant de démissionner de l'Assemblée.

- D'effraction, tes adversaires accuseras (novembre 2011). Le ministre de l'Economie François Baroin accuse les socialistes d'avoir été "conduits par effraction au pouvoir en 1997". Le tumulte est tel que Bernard Accoyer lève la séance.

- Sur les civilisations, tu t'affronteras (février 2012). Le député apparenté PS Serge Letchimy évoque "camps de concentrations" et "régime nazi" au sujet des déclarations de Claude Guéant sur "les civilisations". Les ministres, François Fillon en tête, quittent la séance.

Paradoxalement, un des députés les plus remuants, Patrick Roy (PS), au centre de bien des tumultes, fut à l'origine d'un rare moment d'émotion partagée. Frappé d'un cancer du pancréas, il revient en mars 2011 à l'Assemblée et lance à ses collègues, dont certains au bord des larmes: "Je vous aime toutes et tous. La vie est belle!". Il meurt deux mois plus tard.

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