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Pulvar et Montebourg, c'est fini

La journaliste Audrey Pulvar présente, le 31 janvier 2011 à Paris [Loic Venance / AFP/Archives] La journaliste Audrey Pulvar présente, le 31 janvier 2011 à Paris [Loic Venance / AFP/Archives]

Audrey Pulvar a annoncé dimanche la fin de sa relation avec le ministre Arnaud Montebourg, une idylle qui a coûté cher professionnellement à la journaliste puisqu'elle a dû ces dernières années quitter i-Télé et France Inter avant de devenir la directrice contestée du magazine Les Inrockuptibles.

"La journaliste Audrey Pulvar annonce la fin de sa relation avec Monsieur Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et poursuivra tout auteur d'atteinte à sa vie privée ou à celle de ses proches", a-t-elle écrit dans un SMS à l'AFP.

Audrey Pulvar, qui a fait son annonce au moment où tous les journalistes politiques étaient mobilisés par l'élection à l'UMP, s'est refusée à tout commentaire.

Sa relation avec le député PS, aujourd'hui ministre, avait été rendue publique début 2010. Un temps présentatrice préférée des Français, l'intervieweuse pugnace était depuis l'objet d'attaques récurrentes sur son impartialité.

Tenue à l'écart de l'audiovisuel public, elle dirige aujourd'hui Les Inrockuptibles, propriété du banquier d'affaires de gauche Matthieu Pigasse.

A 40 ans, elle anime aussi depuis un peu plus d'un mois, avec entre autres Laurence Ferrari et Roselyne Bachelot, le talk-show à l'américaine "Le Grand 8" sur la nouvelle chaîne D8.

Après des débuts à Antilles Télévision, où elle a vite gravi les échelons, Audrey Pulvar est devenue en 2005 la première femme noire à présenter un JT sur une chaîne hertzienne, aux commandes du Soir 3.

En 2008, elle marque les esprits en interrogeant sans ménagement Nicolas Sarkozy sur les expulsions des sans-papiers.

Impartialité

En pleine ascension, elle crée la surprise en 2009 en quittant France 3 pour la chaîne d'information en continu i-Télé.

Lorsqu'au début 2010 sa relation avec Arnaud Montebourg est rendue publique, elle balaie d'un revers de main les questions sur son impartialité. "Que ce soit sur i-Télé ou sur France Inter, si j'instrumentalisais l'antenne à des fins politiques, ça se verrait assez vite", répond-elle.

Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar, le 9 octobre 2011 à La Bellevilloise à Paris [Thomas Coex / AFP/Archives]
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Arnaud Montebourg et Audrey Pulvar, le 9 octobre 2011 à La Bellevilloise à Paris
 

Mais quand, en novembre 2010, son compagnon annonce sa candidature à la présidentielle, ses ennuis commencent. I-Télé suspend son émission et France Inter lui retire l'interview politique de 7H50.

Un an plus tard, les attaques redoublent quand elle interroge au cours de l'émission de Laurent Ruquier "On n'est pas couché" Ségolène Royal ou Martine Aubry, rivales de Montebourg à la primaire socialiste. Puis, jusque-là très discrète, elle apparaît aux côtés du député PS au soir de la primaire.

Très active sur les réseaux sociaux, elle s'engage, notamment à coup de tweets, dans la campagne présidentielle.

Son arrivée aux Inrocks, en juillet dernier, suscite des critiques et le départ d'un journaliste politique, Thomas Legrand.

Elle devra aussi démentir tout "trafic d'influence" entre son compagnon et Matthieu Pigasse, dont la banque Lazard sera choisie comme conseil du gouvernement pour la création de la future banque publique d'investissement (BPI).

Dans une interview à l'AFP, Audrey Pulvar se défendait de toute influence, assurant que l'hebdomadaire ne serait "ni une annexe, ni une chambre d'écho, ni un organe du parti socialiste, du gouvernement ou du chef de l'Etat".

Féministe assumée, Audrey Pulvar n'a de cesse d'affirmer son indépendance d'esprit et ses convictions, n'hésitant pas à jouer la provocation.

La semaine dernière, elle embrassait sur le plateau de "Touche pas à mon poste", une autre chroniqueuse de D8, Enora Malagré, pour illustrer sa prise de position en faveur du mariage des homosexuels.

Et à ceux qui critiquaient le prix exorbitant de ses lunettes sur mesure, elle répliquait: "Je fais ce que je veux de l'argent que je gagne"

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