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A l'âge de la retraite, le prince Charles est toujours un apprenti-roi

Le prince Charles et sa femme Camilla, le 10 novembre 2013, à Bombay [Rafiq Maqbool / Pool/AFP/Archives] Le prince Charles et sa femme Camilla, le 10 novembre 2013, à Bombay [Rafiq Maqbool / Pool/AFP/Archives]

A l'âge où les Britanniques prennent le chemin de la retraite, le prince Charles n'a toujours pas commencé à exercer le métier de roi auquel il se prépare activement, relayant de plus en plus sa mère Elizabeth II dans ses engagements officiels.

L'héritier direct au trône d'Angleterre, actuellement en visite en Inde, fête son 65e anniversaire jeudi, avant de représenter pour la première fois la reine, âgée de 87 ans, au sommet du Commonwealth qui débute vendredi au Sri Lanka.

En mai déjà, celui qui détient le record absolu de longévité dans le rôle de prétendant à la couronne, était allé seconder sa mère au Parlement, dans une démarche inhabituelle.

Ces responsabilités accrues vont de pair avec une popularité en hausse pour Charles, dont l'image a longtemps souffert de l'échec de son mariage avec Diana, la mère de ses deux fils, et d'une apparence guindée.

Révolue, l'époque calamiteuse des révélations parfois scabreuses de sa liaison extra-conjugale avec Camilla, puis le traumatisme engendré par la mort de la "princesse du peuple". Seize ans plus tard, le prince Charles, désormais grand-père, a réussi à faire accepter aux Britanniques sa deuxième femme, et semble plus à l'aise.

"Cela a été un très long chemin pour reconquérir le public", remarque l'une de ses biographes, Penny Junor.

"Il va mieux et ça se voit. Depuis qu'il est marié à Camilla, il est beaucoup plus heureux", souligne-t-elle auprès de l'AFP. "Il a appris à se détendre, à être un peu plus +fun+".

Comme lors du jubilé de diamant de la reine en juin 2012, où il avait prononcé un discours remarqué, s'adressant à "Sa Majesté, Mummy" puis exhortant la foule à scander le nom de son père, alors hospitalisé.

Des prises de position controversées

Le prince Charles, le 10 novembre 2013 à Pune, lors d'une tournée en Inde [ / AFP]
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Le prince Charles, le 10 novembre 2013 à Pune, lors d'une tournée en Inde

Mais cet amoureux de la nature, défenseur inlassable de l'environnement et des médecins douces, a-t-il lui-même envie d'exercer le "top job"? Un article du Time magazine, largement relayé dans la presse britannique, est venu semer le trouble fin octobre.

Dans un long portrait intitulé "Le prince oublié", la journaliste Catherine Mayer affirme que l'héritier "est impatient de faire le maximum de choses avant que, selon l'expression d'un membre de son entourage, les portes de la prison se ferment".

La comparaison n'a pas été du goût du palais de Buckingham, qui a vivement démenti que le prince de Galles ait une telle conception de la fonction suprême. L'auteure de l'article a pour sa part assuré n'avoir jamais voulu dire que Charles rechignait à être roi. Il craindrait simplement d'avoir moins de temps pour se consacrer aux causes qui lui sont chères.

Car Charles est à la tête d'une kyrielle d'associations, qui vont du domaine artistique à l'aide aux jeunes en difficulté. C'est aussi un chef d'entreprise, qui gère le duché de Cornouailles, des terres du sud-ouest de l'Angleterre, dont le statut fiscal favorable a récemment été remis en question par des députés.

Et à la différence de sa mère, qui prend soin d'observer une stricte neutralité en politique, il ne se prive pas d'afficher ses convictions, qu'il s'agisse de critiquer une réalisation architecturale moderne, de mettre en garde contre les OGM ou le changement climatique.

"Cela lui a pris du temps et il a commis un grand nombre d'erreurs en cours de route (...) Maintenant, il est au fait de tous les sujets qu'il aborde", juge Penny Junor.

Mais ses détracteurs lui reprochent son interventionnisme en politique: le quotidien The Guardian (gauche) a ainsi tenté, en vain, d'obtenir de la justice la publication de lettres envoyées à des membres du gouvernement en 2004 et 2005, surnommées les "Black Spider Memos" en raison de son écriture en patte de mouche.

A l'heure de la retraite, Charles a droit à une pension au titre notamment de ses années passées dans la Royal Navy. Il a annoncé qu'il allait la reverser à une organisation d'aide aux personnes âgées.

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